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Waiting for the Noise
Sylvium - Waiting for the Noise
Titre : Waiting for the Noise
Groupe : Sylvium
Sortie : 2015
Label : Friea Music
Format : CD
Genre : Metal progressif

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Titres

  • Quietus - instrumental
  • Signal to Noise
  • Fade In/Out (I Revelation - II Confrontation – III Reconciliation)
  • Altered State
  • Headlong - instrumental
  • Fragile
  • Coda (for a dream)

Formation en 2010

Ben van Gastel [clavier], Greg Geurtsen [batteur], Richard de Geest [], Janroel Koppen [clavier], Gijs Koopman []


Membre invité:
Tadjiro Velzel: saxophone (sur Fragile)


Sylvium Band

Après 3 ans d'existence et 2 albums - dont un EP - à son actif, Sylvium fait partie des nouveau-nés qui grandissent vite et bien, et qui viennent, par leurs nouvelles sonorités et ambiances, enrichir ostensiblement et sans coup férir la scène progressive néerlandaise. Ce qui n'était qu'un duo, au départ sur une idée de Ben van Gastel, est devenu rapidement un quintette 100 % masculin qui distille des ambiances mystérieuses et embrumées, entre post-rock et progressif heavy. A l'instar du dernier opus (The Gift of Anxiety) dont tous les titres traitent du thème de la peur, le sujet de Waiting For The Noise n'incite pas non plus à sauter de joie au plafond. Au fil des différents titres, cet album concept parle d'un homme malade, à l'article de la mort, en attente du jugement dernier, dont on ne sait pas très bien quand il passe de l'autre côté de la grande porte, et s'il dialogue avec sa moitié encore vivant, ou le cœur déjà arrêté.

Avec le premier titre 'Quietus', l'ambiance mystérieuse et lourde est posée sans ambages. On ne peut s'empêcher de penser à un film d'anticipation. En tout cas on sent que quelque chose d'important se joue. Sur un rythme implacable martelé par les cymbales, le destin avance. Posément. Lourdement. Rien ne peut l'arrêter. Sur cette marche post-rock métallique, basse, claviers et guitares s'expriment tour à tour, accompagnant un personnage fictif inquiétant.
'Signal To Noise' est ensuite l'occasion pour cet homme malade de s'exprimer. Après un "Don't be Afraid" inquiétant et venant on ne sait d'où, un piano calme et aux accents de tristesse déroule ses notes. Un ciel de plomb, une résistance à la vie qui s'étiole, personne dans un horizon brûlé pour sauver notre personnage. "It's now all too late". Le solo de guitare, les notes de piano égrenées avec fatalité confirment ce triste et funeste destin. Le constat, énoncé avec une voix atone, est implacable, indubitable : "I'm just dust and brittle bones". La basse se réveille et tonne, la batterie martèle, les guitares viennent cisailler les coups de boutoir des percussions. La révolte contre la fin de la vie est toujours là, cet homme ne veut abandonner son amour ("You still remain my heart's desire"). Il se dégage en tout cas de ce titre émouvant un mélange indicible de mystère, de tristesse, de résignation, et de révolte fataliste. On en reste un peu pantelant, on ne sait si on doit se révolter, ou accepter une telle situation.

Sylvium Waiting For The Noise

Le titre suivant, 'Fade In/Out', en trois parties, évoque le lent glissement vers la mort de cet homme, sur le fil du rasoir entre vie et mort, sur la ligne de séparation des deux côtés du miroir, dans une zone complètement floutée entre lumière et ténèbres. Sur une basse mélodique et mélancolique, la mort se révèle, s'insinue comme un poison douloureux dans tout le corps. Cet homme malade sait qu'il est en train de mourir malgré les propos rassurants du médecin. Piano et guitare adoucissent cette révélation par une jolie ligne mélodique. Pourtant le motif électronique râpeux et lancinant (le fameux signal bruyant de la mort ?), déjà entendu au début et à la fin du second titre, revient cette fois-ci pour de bon. La confrontation avec la mort, qui vient dévorer le corps du mourant, est inévitable ("So come take a bite, and then spit it out"). Une nouvelle belle séquence d'excellent rock bien heavy vient illustrer cette passe d'armes : guitares électriques, batterie, cymbales, accords d'orgues, tout se muscle, se tend et explose pour s'arrêter subitement dans un brouillard expectatif. La réconciliation (avec la mort ? avec sa femme ?) est une acceptation finale de ce passage de l'autre côté, de même on y retrouve les motifs mélodiques de la première partie. En tout cas le doute n'est plus permis, la mort imminente est bien là.
'Altered State' est la continuité de ce passage dans l'au-delà. Notre personnage est en train de partir doucement, de quitter cette terre. La basse est encore bien présente, la seconde partie du titre est une belle section de piano solitaire annonçant l'inévitable conclusion : "I know that I have to go".
Avec 'Headlong', nouveau titre instrumental, notre homme s'engouffre tête la première dans les ténèbres : "Step into the light, and let slip the dogs of war". La basse est encore une fois superbe, le rythme des percussions bien pêchu, les accords de guitare électriques sont plaqués avec autorité, l'orgue s'exprime et s'impose aussi avec brio. Impossible de ne pas avoir la bougeotte sur sa chaise, ou de carrément se lever pour danser et battre la mesure comme un fou avec sa tête, ses bras, son popotin, enfin tout ce que vous voudrez ! Du bon rock électrique comme je l'aime.
Le rythme cardiaque retombe avec 'Fragile', coup de cœur de cet album. Notre personnage a définitivement basculé de l'autre côté et découvre son nouveau monde. Un titre aux accents de ballade, tout en intériorité, nuances, finesse et suggestions célestes. Une musique aérienne et éthérée qui vient du lointain, une fréquence brouillée, un piano dont l'écho et les accords mélodiques résonnent dans un espace infini. La guitare vient ensuite prendre la main tranquillement, cela fait déjà longtemps que je me suis envolé. Le saxophone finit tranquillement ce petit voyage suspendu et indéfinissable.
Le dernier titre exhale de nouvelles images : ambiance de tunnel métallique, d'endroit confiné, le personnage principal établit un dernier pont de communication avec sa moitié, qu'il peut encore voir brouillée et floutée entre de bizarres vagues. Il la reverra un jour, elle repérera les signaux avant-coureurs de sa présence…. Tout s'affole, cette fois il est vraiment parti. La confirmation en est donnée par le silence radio qui finit le titre ainsi que cet album très original.

Des paroles énigmatiques qui laissent une libre interprétation à l'auditeur (et tout en rimes s'il vous plaît). Une basse qui ne se cantonne pas à un simple accompagnement tonal, mais qui prend vraiment une place mélodique à part entière. Une alternance de titres instrumentaux et vocaux, évoquant des ambiances différentes et faisant naître de riches émotions. Une palette de rythmes variés, entre passages rock heavy et séquences tout en calme et intériorité. Voilà tout le sel de cet album. Une très belle découverte qui se bonifie et se dévoile un peu plus à chaque écoute supplémentaire. Que demander de plus ?

Facebook : https://www.facebook.com/sylvium

Vidéo :


Rédigé par Laurent le 17/04/2015
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