Titres
Formation en 1973
Robert John Godfrey [clavier], Joe Payne [] jusque 2016, Jason Ducker [], Max Read [clavier], Dave Storey [batteur], Dominique Tofield [percussions]
Une chronique comme un mea culpa ? Pas vraiment. Je ne reviendrai pas sur mes propos concernant The Bridge, mais il est vrai que j’ai commencé à apprivoiser la musique de The Enid entre temps. Une fois que s’offre à vous l’occasion d’assister à un concert de ce groupe en live, la perception que vous pouviez en avoir se modifie radicalement. C’est donc avec un regard neuf que je me penche sur Invicta, leur album de 2012.
Contrairement à The Bridge, qui semble avoir perdu en chemin son essence progressive, Invicta présente un bel équilibre entre musique classique, lyrique et progressive. Basse et guitares y trouvent encore une belle place et la sensation d’explorer le catalogue de la Deutsche Grammophon est plus lointain. Si vous êtes un tant soit peu mélomane, vous reconnaîtrez toutefois de nombreux emprunts classiques à Gershwin, Ravel ou encore Carl Orff dans les neufs titres de Invicta. Doit-on le regretter ou bien louer cette réutilisation de grands classiques ? Je ne me lancerai pas dans ce débat stérile, n’ayant pas moi même d’avis tranché sur la question. J’ai été nettement plus à l’aise avec le son numérique de l’orchestration symphonique cette fois. Peut-être est-ce lié à une baisse d’acuité auditive suite aux nombreux concerts auxquels j’ai assisté cet été ou tout simplement à une production plus soignée. Car la recette reste la même, hormis batterie, basse, guitare, et chant tout le son passe via des bus de données.
Il faut probablement avoir vu Joe Payne chanter sur scène pour pour prendre toute la mesure de ‘One & The Many’, titre extraordinaire où la mise en scène et gestuelle donne un sens à sa voix étonnante. Passé le choc de ce titre incroyable, je fonds sur ‘Who Created Me’ pour la musique comme pour la ligne vocale de Joe, réellement exceptionnelle. ‘Witch Hunt’ fait également partie des morceaux éblouissants de cet album avec une orchestration à mi chemin entre musique impressionniste (choeurs et mélodie à la manière de Ravel) et rock progressif où la guitare fait de belles apparitions. Nous revenons au chant sur ‘Leviticus’ où lyrisme et choeurs dominent avec le retour de la guitare, basse et batterie, une pièce bien légère après l’instrumental ‘Heaven’s Gate’, sombre et angoissant aux tonalités wagnériennes.
Invicta réussi l’équilibre entre progressif et classique avec des titres envoûtants. Il peut dérouter celui qui ne connaît pas encore The Enid, mais il s’agit d’un album capable de séduire le mélomane un peu ouvert d’esprit comme l’amateur de progressif. C’est avec ce disque que je commence l’exploration de ce groupe fascinant, gageons que j’aurai encore d’autres belles surprises.
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