Titres
Formation en 2015
Musiciens :
Robert Gualdi - batterie
Stan Adams - trombone, cors
Pierluigi Bastioli - trombone
Duilio Ingrosso - saxophone
Roy Powell - clavinet
Chad Wackerman - batterie
Cuong Vu - trompette
Alessandro Gwis - piano
Pat Mastelotto - batterie
Sandro Satta - saxophone
Claudio Corvini - trompette
Gianni Di Renzo - batterie
Antonio Jasavoli - guitare
Davide Sararese - batterie
DJ Skizo - platines
Mattias IA Eklundh - guitare
Luca Giacobbe - vibraphone
Armando Croce - batterie
Marco Sfogli - guitares
Aidan Zammit - claviers
Gianluca Plamietri - batterie
La quatrième roue du carrosse rock se nomme bassiste. Le grand public lui prête une activité minimaliste au sein du groupe, le gars qui joue des blanches pendant que les autres alignent des triples-croches, en un mot comme en cent, le dilettante à quatre cordes.
Lorenzo Feliciati habite la botte de sept lieues et joue de la fretted et de la fretless bass, en d’autres mots c’est un un bassite. Oui mais voilà, un bassiste frontman, une espèce assez peu courante. Accompagné de musiciens fabuleux comme Pat Mastelotto ou Marco Sfogli, il sort chez Rare Noise Records Elevator Man, un album qui devrait jeter un nouvel éclairage sur les bassistes.
Son univers musical se situe à la frontière du jazz et du rock. Guitares, trompettes, saxophones, cors, trombone, clavinet, vibraphone, claviers, moog, batterie et basses bien entendu, construisent dix pièces instrumentales assez exceptionnelles, que seul un bassiste en mal de lumière aurait pu composer. Et si Lorenzo sort Elevator Man, son troisième album solo, ce n’est pas pour tirer la couverture à lui. Il laisse la part belle aux autres artistes sur chacun des morceaux.
Alors que le premier titre, ‘Elevator Man’, tout à la basse et la batterie est très rock, lançant l’album sur les chapeaux de roues, ‘The Brick’ s’étire langoureusement, quasi atonal, sur les étranges notes du clavinet, avec force de cuivres qui répondent à la fretted bass et aux sticks jazzy de Chad.
Le trompettiste Cuong Vu, que l’on retrouvera dans ‘Three Women’, fait une première apparition remarquée sur ‘14 Stones’, une pièce où l’expérimental rencontre King Crimson dans un thème cuivré pachydermique. ‘Black Books, Red Letters’ redonne la parole à la basse mais également à la trompette de Claudio Corvini. Un titre jazz cinématique sur des claviers à la Vangelis nettement plus accessible que le précédent.
Retour au rock avec trois femmes qui dansent sur la rythmique de Lorenzo et Davide, rock dévoyé par la trompette de Cuong Vu et qui bascule dans des motifs hypnotiques de guitares électriques. Le jazz et le rock se superposent sans se confondre au cours de cinq minutes trente déstabilisantes.
Le grand prestidigitateur se déchaîne dans un nouveau duo Lorenzo/Davide. Un ‘Unchained Houdini’ qui sonne la fin des cuivres sur cet album. Les claviers et guitares prennent la relève sans pour autant glisser dans le rock facile d’écoute, bien au contraire.
La seule voix que vous entendrez dans Elevator Man se cache derrière la troisième porte, encore un duo, cette fois entre Lorenzo et DJ Skizo qui joue des platines et programme les beats, une autre facette de l’univers de notre bassiste facétieux. Après cela, vous pourrez appeler à l’aide, perdu dans cette musique expérimentale. Le huitième titre devrait vous y aider en lançant en morse un ‘S.O.S. ‘ fait de basse et de guitare enchevêtrées.
‘Thief Like Me’ nous convie à du funk jazz piquant, enlevé, joué sur la guitare de Marco Sfogli et la batterie de Gianluca Plamieri. Et comme hélas, tout a une fin, Elevator Man conclut sur un dernier duo Lorenzo/Davide, décidément inséparables, un morceau sombre intitulé ‘U Turn in Falmouth’.
Mélange de jazz, de King Crimson, de Vangelis, de Peter Gabriel et de rock, Elevator Man est un petit bijou accessible à toutes les bourses et pas forcément à toutes les oreilles. Pour ma part, j’ai adoré l’univers musical improbable de Lorenzo.
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Vidéo :