Titres
Formation en 2014
Johanna Sadonis [chanteur], Nicke Andersson [batteur], Harald Gothblad [bassiste], Martin Nordin [guitariste], Linus Bjorklund [guitariste]
Du hard rock vintage à chanteuse qui joue de l’iconographie satanique, voilà qui va mettre du sel dans l’eau bénite. Au milieu de vénérables tombes, dignes du cimetière du Père Lachaise, trône une Roll-Royce Silver Cloud III noire. Une blonde au décolleté affriolant, de cuir moulant vêtue, pose ses jolies fesses rondes sur le capot lustré de l’automobile de collection. N’importe quel hétéro de base serait émoustillé pour moins que ça, si la belle ne tenait un crâne dans la main droite et si elle n’était accompagnée de trois chevelus patibulaires suivis de l’ombre de la faucheuse.
Comment ça cliché ? Oui Lucifer ne fait pas dans la dentelle avec son troisième album de heavy rock antichrist sexy. Mais ne prenez pas peur, tout cela reste bon enfant, plus pop que metal. Même le groupe Ghost fait figure de dangereux hérétique décadent en comparaison, c’est tout dire.
Sans lire les paroles, j’ai découvert que Lucifer III parle de fantômes, du diable, de cercueils, de serpents et de cimetières. Il suffit de se référer aux titres des morceaux... Ce n’est sans doute pas nécessaire d’aller plus loin. Nous sommes très loin d’un concept album traitant de problèmes de société, ou, si c’est le cas, nous sommes vraiment mal. Rien de sérieux donc dans tout cela (écoutez ce bouc au début de ‘Lucifer’), ce n’est que du bon hard rock seventies avec une chanteuse au look Nicole Kidman version pattes d’eph qui possède du coffre et une belle voix.
L’album comprend des titres aux refrains accrocheurs (‘Midnight Phantom’, ‘Lucifer’), quelques ballades sympathiques comme ‘Leather Demon’ ou ‘Cemetery Eyes’, un rappel de The Wall (‘Ghost’) et ‘Cofin Fever’ qui éclipse tous les autres avec son côté Black Sabbath à l’écriture très progressive.
Ai-je besoin d’en dire plus ? Je ne pense vraiment pas. Lucifer III s’écoute plaisamment pour reposer ses neurones après un The Tangent ou un Ozric Tentacles. En live leur prestation doit valoir le détour, mais l’album ne vous révélera pas la face cachée de la lune, même lors d’une nuit de sabbat.