Titres
Sébastien Bournier [chanteur,guitariste,batteur], Paul J. No [chanteur,guitariste,clavier], Jean-Paul Benadjer [chanteur,guitariste,bassiste]
Lunear est un groupe français composé du trio Sébastien Bournier (batterie, chant et guitares additionnels) Paul J. No (chant principal, claviers et guitares additionnels) et Jean-Paul Benadjer (basse, guitare et chant ). Ce sont des amis de longue date bien que désormais séparés géographiquement. Ils sont bien évidemment des passionnés de musique aux goûts assez divers. Si Lunear est un projet relativement récent, les membres ont chacun un ou plusieurs autres projets musicaux plus anciens à leur actif.
Leur premier album, Many miles away, composé de dix titres et sorti en 2018, offrait une pop rock progressive raffinée et rafraîchissante aux arrangements remarquables.
Le trio s’est donc posé la question de donner une suite ou non à ce premier opus. L’envie était là mais Il fallait trouver une manière de ne pas se répéter. Finalement Sébastien Bournier a ressorti une chanson inachevée sur le thème de l’immortalité. Il a commencé à travailler dessus pour aboutir à un album concept divisé en deux parties et douze titres. Le thème de l’immortalité a souvent été traité dans la littérature et le cinéma mais plus rarement dans le rock. Il est ici mené à son paroxysme en poussant le voyage au delà de l’existence de la Terre. L’expérience est racontée via les sentiments du protagoniste et à la première personne.
Après les “Definitive edition”, le groupe propose avec humour son “Infinity Edition”.
Si vous vous demandez à quoi correspond l’étrange titre de l’album, il est lié à la formule mathématique de l’infini dont le symbole apparaît sur la pochette. Le morceau d’introduction ‘Lemniscate’ est d’ailleurs le récit de cette formule par la nièce de Paul J. No, Kora. Différentes boucles et un gros son de Fender Strastocaster mènent la musique derrière.. Dès ‘First Death’ ou la découverte de son immortalité par le personnage, l’indiscutable sens du refrain efficace du trio se fait entendre, allié à des arrangements vocaux remarquables. La mélodie est accrocheuse. Le final est lui tout en douceur au piano
Les nombreuses possibilités qu’engendre la situation sont évoquées sur ‘Same player shoot again’, titre le plus direct et le plus simple, d’ailleurs choisi comme premier single. Un clin d’oeil se fait entendre avec la petite mélodie au claviers rappelant les jeux vidéos des années 80.
La situation finit toutefois par trouver ses limites et l’ennui de l’immortel apparaît sur ‘Nothing Left to do’ où la mélodie limpide est menée par des guitares au son west coast et une petite touche Dire Straits.
Le court instrumental ‘A passage of time’ propose deux guitares et un mellotron qui font écho au Genesis d’Entangled.
Pour terminer la première partie, ‘The rise and fall of earth’ évoque la fin de tout ce qui constitue la vie sur terre avec une rythmique groovy envoûtante et de superbes synthés vintage.
La seconde partie débute par ‘Earth’s population 1’ où le survivant se retrouve sur un caillou sans vie. Ce titre s’avère plutôt énergique par rapport à ce qui va suivre avec de nombreux claviers virevoltants.
C’est désormais la terre qui est avalée sur ‘Earth’s end’ basé sur de doux arpèges de guitare qui créent une belle atmosphère pour ce début de voyage dans l’espace.
De subtils accords de guitares font merveille sur la première partie de ‘Adrift’. Les synthés prennent une part plus importante sur la seconde. La musique, parfaitement en harmonie avec les paroles, donne l’impression de flotter dans l’espace. Le chant choral est tout aussi superbe.
‘From it’s sky’, essentiellement construit sur un piano voix, fait écho au morceau ‘Nothing left to do” aussi bien au niveau de la mélodie que des paroles. Il se termine par un sublime solo de guitare Floydien.
‘Forever’ est construit autour de superbes arpèges de guitares. Un nouveau solo fait encore un effet certain. L’immortel se demande s’il est là pour l’éternité ou s’il va parvenir quelque part...
L’album se termine par une reprise de ‘First death’ en version guitare acoustique.
Après plus de trente écoutes, je dois dire que ce Curves Axis Symmetry dégage une indéniable beauté et cohérence. Les qualités que je louai sur Many Miles Away comme l’imparable évidence mélodique ou la richesse des arrangements sont toujours bien présentes et de nouvelles sont apparues. Les compositions prennent toujours leur racine dans la musique pop-prog des années 60 à 80 mais le côté prog est ici plus présent avec notamment le Genesis période à quatre. N’hésitez pas à aller jeter un oeil sur leur site web riche en informations et fort bien construit. L’album est libre d’écoute sur de nombreuses plateformes et sur bandcamp notamment.