Titres
Formation en 2006
Débranchez les guitares électriques, mettez la basse en sourdine, tempérez la batterie, remplacez Bruce Dickinson derrière le microphone et vous obtiendrez Maiden UniteD, ce cover unplugged d’Iron Maiden avec Polle Van Genechten, Joey Buers, Jeroen Voogd, Dirk Bruinenberg, Dan Janzing, Tom Heijnen, Leon Den Engelsen, Martin Balsters, Bart Straton et Eric Vloeimans. Et là je n’ai pas encore cité les chanteurs : Doogie White, Franck Beck, Jeroen Voogd, Jos Severens et Eszter Anna Baumann… Ils reprennent dix titres d’un célèbre groupe de heavy metal des années quatre-vingt, parcourant dans le désordre une partie de la discographie de Iron Maiden de 1980 à 2003.
Photo Albert Jolen
D’emblée je vous mets en garde, je ne possède qu’un disque de Iron Maiden à la maison, et pas forcément le meilleur. Ma culture du groupe date de mes jeunes années au service de la nation, alors que je partageais ma chambrée avec un fan de hard rock. J’ai cependant joué ‘The Number Of The Beast’... sur Guitar Hero 3. Sorti de cela je ne connais pas grand chose à Iron Maiden et ne suis même pas un fan du groupe.
Cependant, lorsque Maiden UniteD reprit ‘Empire of the Clouds’ sur un EP en 2018, je découvris avec bonheur un titre de The Books Of Souls que j’avais à peine remarqué à la sortie de l’album. Je découvre ici de nombreux morceaux pour la première fois, sans les riffs rageurs, les miaulements de cordes et les hurlements de Bruce. Alors ne comptez pas sur moi pour comparer l’incomparable dans le détail et encore moins de me lancer dans un grand débat de spécialistes sur les morceaux de Iron Maiden.
Ces trois quart d’heure débutent par une composition de Joey Buers, ‘Tavern The Last Bow’, qui, sur un fond sonore d’auberge, fait écho à ‘Montségur’ et ‘Sanctuary’ et distille quelques notes de guitare classique à la manière d’une musique médiévale.
L’atmosphère est posée. La bête peut venir. Voici ‘The Number of The Beast’ (The Number Of The Beast 1982), le tube incontournable et génial de Iron Maiden, le genre de morceau à faire se retourner les catholiques intégristes dans leurs tombes. Ici le titre prend le rythme d’une chevauchée de western avec quelques accords de piano pour habiller les paysages, et ça le fait. ‘Back In The Village’ (Powerslave 1984) avec l’orgue de Leon Den Engelsen devient une pièce très rock façon Springsteen quand ‘Alexander The Great’ (Somewhere In Time 1986) se dépouille de tous ses artifices tout en réduisant sa durée. Sans doute la reprise que je préfère sur cet album.
Puis nous partons en 1992 avec l’album Fear of the Dark et son slow érotico metal guimauve ‘Wasting Love’, des papiers tue-mouche comme en fabriquaient les labels dans ces années là. Une reprise assez conforme à l’original qui s'appuie à nouveau sur l’orgue.
Après avoir déroulé le flux spatio temporel dans le bon sens, nous revenons en 1984 avec un ‘Powerslave’ épuré à souhait et méconnaissable où la trompette de Eric Vloeimans transfigure la partition pour un résultat du plus bel effet. Je valide, mais il fallait quand même l’oser. Maiden UniteD saute deux années, pour un second titre de Somewhere In Time, ‘Stranger In a Strange Land’, piano, guitare, basse et batterie, qui pour tout vous avouer n’apporte pas grand chose au titre original nettement plus accrocheur avec ses riffs heavy, tout le contraire de ‘Phantom of the Opera’ (Iron Maiden 1980) qui se retrouve transfiguré, chargé d’une émotion que la fougue presque punk des débuts de Iron Maiden n’avait su rendre. ‘Montségur’ (Dance of Death 2003) revisite de manière médiévale un titre pourtant bien heavy à l’origine. Et cela fonctionne, l’Hérésie Cathare retrouve ses lettres de noblesse si je puis dire. Dans la continuité, mais vingt trois années plus tôt, ‘Sanctuary’ poursuit ce Barrel House Tapes, encore une fois méconnaissable sorti des paroles, avec le retour de la trompette façon Mariachi. Encore une fois, j’adore. Troisième et dernier flashback sur Somewhere In Time, cette fois avec ‘Caught Somewhere In Time’, sans l’ouverture instrumentale et les soli, un morceau chanté à trois voix façon comédie musicale, une version tout simplement magnifique pour conclure cet album.
Que vous aimiez ou non Iron Maiden, que vous vouliez comparer ou juste vous laisser porter, je vous invite à découvrir ce The Barrel House Tapes sans modération, vous passerez un agréable moment acoustique avec d’excellents musiciens et chanteurs en revisitant près d’un quart de siècle du répertoire d’un groupe mythique.