Titres
Formation en 2010
Andrea Menoudakis [bassiste,clavier], David Menoudakis [batteur,percussions], Sara Menoudakis [chanteur], Josh Marrocco [guitariste]
Motion Device souffle ses dix bougies avec un quatrième album intitulé IV. Wide Awake sorti il y a trois ans avait fait bonne impression à la rédaction, principalement du fait de la voix puissante et basse de Sara.
La famille Menoudakis propose une nouvelle fois un album fleuve de metal progressif dans la veine de son prédécesseur, et donc hélas sans grande surprise. Cela commençait pourtant bien avec ‘The Pill’, un court instrumental au piano suivi de l’envoutant ‘Blindfold It Away’ où le timbre et la force vocale de Sara se marient à la perfection à un hard-rock vintage épuré, rythmé, sombre et agressif. ‘I’m Still Waiting’ poursuit dans la même veine, parfaitement raccord avec le précédent morceau. Le défaut est que je passe dès le troisième titre en pilotage automatique, n’espérant déjà plus de surprise de la part du groupe.
L’inespéré vient alors de ‘No Control’ et sa première minute cristalline comme une berceuse qui s’efface devant la forme naturelle du metal progressif du quatuor canadien et se termine comme il a commencé. Puis la basse d’Andrea installe dans ‘unmonsterne’ une atmosphère de huis clos oppressante. Guitare et chant renforcent la tension naissante et le refrain achève de transformer le titre en film d’épouvante. Il n’est plus question de se laisser bercer par la musique maintenant, il faut écouter.
‘The Lion and the the Keeper’ propose alors un heavy rock vintage au précieux solo de guitare, tant Josh reste en retrait sur cet album, nettement plus lumineux que l’angoissant ‘unmonsterne’. ‘Mary-Anne’ déboule alors avec un americana acoustique qui s’épaissit de riffs électriques le temps d’un refrain. N’hésitez pas à ouvrir le livret pour découvrir qui est cette Mary-Anne, le titre n’en aura que plus de force ensuite. ‘Warped’ offre des saveurs orientales quand ‘Sweet Desire’ glisse le thème de Vador dans sa mélodie et que‘Intervention’, le second instrumental de l’album, propose un space-rock électro anachronique ici.
C’est à partir de ‘The Ocean Floor’ que j’ai vraiment décroché. Soudain le hard-rock à voix chaude de Motion Device m’a semblé terne, monotone et sans inventivité. Il reste encore six morceaux à écouter et je suis essoufflé. ‘High Road’ m’a ennuyé comme ‘Here4You’ qui reprend la forme de ‘Mary-Anne’ en moins bien avec de grosses ficelles de guitares. Et même si ‘Marching Home’ relève la tête hors de l’eau grâce à son intro, le cœur n’y est plus. ‘Bleeding Inside’ joue du Evanescence première époque au piano et chant sans pour autant réussir à décoller, et pour finir le groupe nous achève avec un ‘VOID’ qui porte trop bien son nom.
Cela commençait si bien… Motion Device aurait proposé un album de quarante-cinq minutes que j’aurais été franchement emballé mais voilà, à partir de ‘The Ocean Floor’ j’ai envie de zapper à chaque fois. Toutefois, pris isolément, les six derniers morceaux fonctionnent relativement bien mais ce n’est pas ainsi que j’écoute de la musique.