Titres
Neal Morse [chanteur,guitariste,clavier]
Faut-il encore présenter Neal Morse, le pape du prog ?
Spock’s Beard (les grandes années), Transatlantic, Flying Colors et bien entendu Neal Morse himself. Frontman charismatique capable d’émouvoir une salle de trois milles buveurs de bière, grand complice de Barbe Bleue, l’ex-batteur de Dream Theater, grand croyant prêchant jusque dans ses albums.
Alors que le nouveau Flying Colors va sortir à l’automne, que le dernier Transatlantic est encore dans nos têtes, la machine à composer, infatigable, en novembre dernier a commencé a avoir la croche et la blanche qui le démangeaient. Le voilà reparti dans la composition de vingt-et-une chansons dont il retient pour l’album Songs From November seulement onze titres, les meilleurs d’après lui, nous allons voir ça.
Sur l’album, vous trouverez Gabe Klein à la batterie et aux claviers, Chris Carnichael aux cordes, Jim Hoke au saxophone, Steve Herrman à la trompette, Eric Darken aux percussions, Regina et Alfreda Mc Crary aux chœurs, Wil Morse au chant, Eric Gillette au chant et Neal Morse pour tout le reste.
Songs From November ne peut se comparer à son dernier disque Momentum. Tout d’abord, Barbe Bleue n’est pas là, pas plus que Randy George, ça donne le ton. Ensuite, pas de morceau avorté de Transatlantic ici, pas “World Without End” et plus de trente-trois minutes de prog à donf. En fait, pas l’ombre de la trace d’un poil de poussière de zeste de senteur de rock progressif… Peut-être que comme notre ami Pete Trevawas, Neal Morse en a sa claque du rock progressif et que de temps en temps il aime jouer des choses plus légères ? On pourrait bien lui expliquer qu’il existe des musiques comme celles de Big Big Train ou Abel Ganz pour composer du prog sans les grandes charges de Transatlantic mais bon…
Voilà donc Songs From November. Un album, disons-le, pop, mélangeant timidement, sans trop oser quelques genres : jazz, rock, ballades. Chaque titre s’écoute fort agréablement, soigné par une production irréprochable. Le hic c’est que tout ceci est fort lisse et manque cruellement de caractère. Comment donner une âme à la basse, la guitare, les claviers, la batterie et le chant lorsque l’on joue un peu de tout ? Certains y arrivent mais ils sont rares. Musique d’ascenseur, un peu quand même, désolé Neal, mais c’est de la soupe, une bonne soupe, mais tu nous as habitués à tellement mieux… Et pour couronner le tout, ça me fait un peu mal de l’écrire, mais vocalement, c’est un peu sur la pente descendante.
Peu nombreux sont les morceaux qui m’ont fait vibrer. Lorsque les cuivres sont là, sur “Whatever Days” et “The Ways Of Love”, on sort du marasme, la musique devient dynamique et offre enfin du plaisir. “Wear The Chains” ne m’a pas laissé indifférent non plus, mais sans plus.
Alors oui, ce n’est pas un album prog et vous pourriez penser que Neoprog fait son grincheux. Détrompez-vous, avec Neal Morse j’en ai pris mon parti maintenant. Je me suis même habitué a écouter ses sermons pour profiter un peu plus de sa musique, mais voilà, Songs From November manque de relief. Il possède la qualité du piano de Neal, son jeune nouveau batteur Gabe Klein me laisse juste indifférent et les violons m’ennuient.