Titres
Neal Morse [chanteur,guitariste,clavier]
Mon très cher Neal.
Je me permets de t’écrire car nous avons eu l’occasion d’échanger sur Dieu il y a quelques années. Tu es définitivement un indécrottable hyperactif et en ça nous nous ressemblons beaucoup. Tu travailles pour Transatlantic, Flying Colors ou encore The Neal Morse Band et tu trouves encore le temps de composer pour ton propre compte. Pour peu, tu reviendrais hanter Spock’s Beard.
Comment fais-tu ? Oui je sais, ton ’Agenda’ est complet jusque 2050. Quand tu ne parles pas de quête spirituelle avec Randy, Mike, Bill et Eric, tu nous racontes la vie d’un apôtre en compagnie des deux premiers compères et de Gideon. Tu propages la bonne parole de par le monde avec un style inimitable, reconnaissable entre tous, et lorsque tu ne tournes pas avec tes amis, tu composes dans ton studio ou tu reprends des classiques de rock.
Cette année tu as accouché de Cover To Cover Vol. 3, d’un live de Flying Colors, de The Great Adventour et de Sola Gratia. Dors-tu parfois ? J’ai cru comprendre que même si tu parlais de Dieu, tu n’étais pas franchement un érudit du temple. Mais chaque fois que tu joues Jésus-Christ avec tes claviers, même si cela m’agace un peu, tu arrives à remuer quelque chose en moi, enfin presque à chaque fois.
Aujourd’hui, tu nous parles de Paul, pas de la franchise de boulangerie, mais du treizième apôtre, ce juif romain qui commença par persécuter les premiers chrétiens avant d’embrasser leur religion lors de sa crise de la trentaine. Un homme qui voyagea ensuite énormément pour porter la bonne parole au-delà des frontières aux non juifs et qui mourut décapité à Rome vers ses soixante-cinq ans. Je n’ai plus été au catéchisme depuis mes dix ans, dès que je n’y ai plus été forcé en fait, mais comme toi, je sais consulter Wikipédia. T'identifies-tu à Paul quelque part ?
Tu nous parles de Paul en musique, évidemment avec tes copains de toujours, Mike et Randy, ainsi que Gideon qui joue des instruments à cordes qu’hélas je n’ai pas vraiment entendu ressortir du master, ça arrive, surtout en mp3. Comme d’ordinaire tu joues du Neal Morse et qui s’en plaindra ? Malgré tout ce que tu sors en une année (quatre albums tout de même pour 2020), tu réussis à ne pas trop te répéter. Bravo ! Bon peut-être pourrais-tu te calmer avec les préfaces suivies d’ouvertures pour rentrer tout de suite dans le vif du sujet ? Je dis ça moi parce qu’il y a des gens que ça agace, perso j’aime bien même si c’est quand même très pompeux.
Tes cordes vocales n’ont plus la souplesse de tes vingt ans c’est certain, d’ailleurs en live… mais j’adore ce que tu en fais dans ‘In The Name Of The Lord’, ce côté rocailleux presque écorché vif de ton timbre, bref. Tu as un peu pompé Queen, Pink Floyd, Genesis et quelques autres sur ces quatorze titres, mais tu le fais tellement bien que franchement je n’y vois rien à redire. Ton solo de gratte sur ‘Never Change’ m’a scotché et le ‘Building A Wall’ très rock comme le relativement original ‘Seemly Sincere’ furent les belles surprises de cet album.
Tu considères Solo Gratia comme ton meilleur album à ce jour et sur ce point je ne suis pas tout à fait d’accord quand même. Tu oublies un peu vite Snow, Second Nature, The Grand Experiment ou The Whirlwind mais tu me rétorqueras que ce ne sont pas des albums solos. Mais je suis d’accord, il est est très bien ton Sola Gratia.
J’attends quand même avec impatience l’album où tu nous raconteras la destruction de Sodome et Gomorrhe. Ce sera certainement plus sexy que la vie du turc israélite romain Saul, devenu Paul de Tarse et chrétien malgré sa zigounette circoncise. Et pour la musique, ne change rien Neal, c’est toujours un pur bonheur.
Encore un truc Neal, tu es mieux sans la barbe.