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S.E.I.
La Maschera Di Cera - S.E.I.
Titre : S.E.I.
Groupe : La Maschera Di Cera
Sortie : 2020
Label : AMS Records
Format : CD
Genre : Progressif
Achat : ici
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Titres

  • Il Tempo Millenario
  • l Cerchio del Comando
  • Vacuo Senso

Formation en 1994


Musiciens additionnels :
Martin Grice: saxophone et flûte
Paolo Tixi: batterie et percussions

Lorsque vous visiterez l’Italie, vous découvrirez Venise, Pise, Rome, Naple, le Vésuve, la Sicile, vous mangerez des pâtes, des pizzas, des glaces, de la mozzarella, vous entendrez Berlusconi, la Cicciolina mais également du rock progressif sous sa forme la plus académique. Si j’apprécie le Chianti et les ruines romaines, le rock progressif italien lui ne m’a pas toujours emballé, car le genre ressemble souvent à une caricature de lui-même par ses excès. Cependant, j’avoue avoir un faible pour La Maschera di Cera, allez comprendre...

La Maschera di Cera

S.E.I., le sixième album de La Maschera di Cera ne comporte que trois morceaux pour trois quarts d’heure de musique, débutant sur un très grand format de vingt et une minutes. Hé oui, vous l’aurez compris, après un Le Porte Del Domani de facture très moderne, le groupe italien revient aux racines du progressif, à savoir les seventies. Et le groupe effectue un autre retour aux sources: après s’être essayé à l’anglais en 2013, La Maschera di Cera embrasse à nouveau sa langue natale et ce n’est pas pour me déplaire; même si The Gates Of Tomorrow sonnait bien, la version originale sonnait mieux encore.

Scusa, ma non parlo italiano, alors pour les paroles, ne comptez pas sur moi. Je peux cependant vous entretenir de la musique si cela vous chante. ‘Il Tempo Milenario’, fort de plus de vingt et une minutes, joue clairement la carte du prog seventies avec son ouverture psychédélique qui cède la place à du rétro prog au son de l’orgue Hammond, de la flûte traversière, le tout dans la veine d’un King Crimson rital. La forme musicale inventée voici plus d’un demi-siècle se trouve cependant rapidement débordée par des touches plus modernes comme le saxophone de Martin Grice ou le piano contemporain d'Agostino Macor. Fabio marque un tempo académique quand l’orgue rugit et que le piano revient à des formes plus classiques rappelant Genesis. Des noms comme The Watch ou bien Astra viennent alors à l’esprit, mais lorsque orgue, batterie et saxophone se déchaînent sur des formes jazzy, on ne sait plus que penser.

Le “single” de l’album s’intitule ‘In Segno del Comando’ et dure “seulement” une dizaine de minutes. Orgue et basse dominent les cent-vingt secondes de son ouverture instrumentale sautillante, premier des trois principaux mouvements qui composent la pièce au final genesicien. Le coeur du morceau est festif et dansant à la manière d’une gigue médiévale avec des flûtes tels des fifres et une basse bondissante.

On dit des italiens qu’ils sont bavards. En réalité, il parlent plus souvent avec les mains qu’avec la langue comme le prouve ‘Vacuo Senso’ aux grandes sections instrumentales. Martin Grice ouvre le titre à la flûte traversière, construisant un thème repris ensuite par le groupe. Puis viennent la grandiloquence et le mystère au son du saxophone, des claviers et de la batterie avant qu’un chant posé sur une guitare et un piano n’offre un bref interlude. Car la musique reprend ses droits tout à la fois jazzy, hispanisante, cinématique et latino. Le chant revient une dernière fois plus appuyé, presque rageur, soutenu par la batterie et le saxophone pour s’effacer devant des instruments qui reprennent une fois encore le thème de l’ouverture après quelques égarements.

S.E.I. joue du rétro progressif sans totalement respecter les directives du metteur en scène. Régulièrement, l’album nous surprend avec du jazz, de la musique contemporaine et des emprunts à des formes de rock progressif plus modernes. Grâce à ou malgré des pièces à rallonge, S.E.I. s’écoute et se réécoute sans donner l’impression de ressasser de poussiéreux souvenirs des seventies. En d’autres mots, écoutez-le d’urgence.


Rédigé par Jean-Christophe le 19/10/2020
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