Titres
Formation en 2017
Dan Briggs [bassiste]
Invités :
Kate Serbinowski [Clarinette], Brent Bagwell [Saxophone tenor], Jonathan Wiseman [Trompette].
Bienvenue à bord de ce vol multidimensionnel et cauchemardesque à destination d’une contrée encore inconnue, au-delà de ce qui est réel, la bien nommée « beyond what is real ».
Le commandant de bord, Dan Briggs et son projet solo Nightmare Scenario se charge, tout au long de ces vingt et une minutes que durera votre écoute, de vous bringuebaler dans toutes les directions sensorielles sans ménagement et vous plongera dans des trous d’air musicaux aussi vertigineux qu’inattendus ; permettez-moi, alors, de jouer au steward pour votre plus grand inconfort douillet et suivez bien les consignes d’insécurité, car passer à côté de cet EP dimensionnel, c’est fermer le champ des possibles dans l’exploration musicale, celle qui donne tout son sens au qualificatif progressif !
Vous l’avez compris, je me suis permis de vous livrer ma conclusion en préambule pour attiser votre curiosité mais passons aux présentations ; Dan Briggs, bassiste de talent, partage ses passions musicales avec principalement Between The Buried And Me, groupe de metal progressif particulièrement barré, mais également Trioscapes, axé sur du jazz fusion, et les très progressifs et déjantés Nova Collective et Orbes ; dans un tel univers, il fait preuve en solo d’une hallucinante créativité et les six titres qui s’enchaînent laissent entrevoir une nouvelle galaxie fascinante qui relate l’histoire d’un personnage égaré dans une planète inconnue en perte de la notion du temps, de la réalité, et au final de l’essence même de sa propre existence.
‘Arrival’ qui débute l’album et ‘Departure’ qui le conclut sont deux courtes pièces atmosphérique à la conception classique et symphonique astucieusement en décalage avec le reste de l’opus ; les instruments à vents sont un plus indéniable, comme la trompette très Miles Davis de ‘Darkness All Around’, titre sublime vous plongeant dans des ténèbres jazzy à l’atmosphère lourde contrastant avec un chant posé et enveloppant ; ‘Gravity Pull’ va vous soulever de terre, les lignes de basse et les interventions au synthé structurent le titre, laissant libre cours aux percussions surprenantes, au piano et à un solo de clavier électronique en mode basse jazzy, voire une pointe de banjo avant l’explosion finale au saxophone.
‘Home/Facade’ le titre le plus progressif, tout en émotion, vous fait retoucher le sol tout en douceur avec ses arpèges de guitare et un chant à la fois apaisant et angoissant ; enfin, ‘Beyond What Is Real’ laisse libre cours à de la musique électronique, nous laissant dérouté au-delà du réel comme le personnage de l’histoire.
En conclusion (cet album en vaut bien une seconde !), Beyond What Is Real brille par son originalité et, plus surprenant par sa cohérence, ce qui n’est pas si fréquent, à la fois avant-gardiste, classique, jazzy, entremêlant avec bonheur des fulgurances électroniques et une grande variété de son ; un voyage qui a plus à voir avec vol au dessus d’un nid de coucou qu’avec un trajet VIP de première classe sur un airbus A380 à n’en pas douter !