Titres
Formation en 2010
Olivier Sicaud [chanteur], Sebastien Biola [guitariste], Raphael De Stefano [guitariste], Romain Regal [bassiste], Maxime Mangeant [batteur]
Mon médecin, très conciliant, me prescrit du Zyprexa, Risperdal et du Leponex contre la schizophrénie depuis quelques années, car sous l’étiquette rock progressif se cachent bien des styles très divers : canterbury, néo-progressif, fusion, post rock, métal progressif, doom, djent et j’en passe. Le groupe français Nonsense va, une fois de plus, m’obliger à avaler une tablette de ces pilules magiques, non pour soigner le mal de tête, mais pour stabiliser mon psychisme dans un état métalleux. Car avec cet EP, On Earth, qui sort le 24 février, nous allons explorer le côté le plus obscur du progressif, à savoir le djent doublé de growl. Amusant de voir comme mes camarades se défilent quand se pointe ce genre de musique. Par chance, ma seconde personnalité s'accommode très bien des riffs rageurs, des voix éraillées et du son lourd alors que la première n’aspire qu’à l’orgue Hammond et à la flûte.
Le quintettte, né des réflexions musicales de Sébastien Biola en 2010, vient de Lyon. Le groupe se compose de chant, guitares, basse et batterie. Pas de claviers donc et une seule voix, celle d’Olivier Sicaud, capable d’un chant clair comme d’un growl glaireux. La formation se complète en 2012 avec l'arrivée d’un leur second guitariste, Raph De Stephano. Ils sont fin prêts pour l’écriture.
On Earth, ce premier EP cinq titres, va décrasser vos esgourdes. Le titre ‘Nonsense’ en témoigne avec son écriture très trash métal. Sur les cinq morceaux, de nombreux genres cohabitent en bonne intelligence: death, djent, progressif, trash, heavy sans pouvoir discerner de frontière. Olivier navigue du growl au chant avec une aisance déconcertante et la musique fait de même, entre poutrage sauvage et délicatesse post rock. Mais soyons lucides, si vous n’aimez pas le métal, n’allez pas plus loin, quand je dis que ça décrasse, ça décrasse !
Excepté le titre central ‘On Earth’, qui excède les huit minutes, le format tourne légèrement en dessous des six. Cette pièce, pivot de l’album, n’est pas du tout adaptée à mon traitement, il va falloir changer les dosages pendant quelques instants. C’est ici que Nonsense joue avec mes personnalités, offrant un métal progressif presque post rock qui se vautre dans la fange du djent avec growl en seconde partie. Taquins ces lyonnais. Fatalement, cette longue pièce est un morceau de choix pour tout schizo qui se respecte. Pour du djent, la guitare est bien claire et démonstrative sur les soli. Les amateurs de métal progressif au sens large devraient être comblés.
‘Virtual Addiction’ rentre tout de suite dans le vif du sujet. Le titre sonne comme un concentré de growl et de djent avec un refrain mélodique et quelques belles gueulantes. Si vous aviez un brushing, vous voila décoiffé(e). ‘Inertia’ hésite entre post rock et djent dans les premières secondes puis fonce bille en tête sur des rythmes chaotiques. Les guitares suivent des lignes mélodiques perpendiculaires et la batterie est imprédictible. Olivier oublie un peu le growl pour une section où la densité laisse place à une attente oppressante. Et puis il y a un petit dernier coquinou caché, ‘Final Flash’, premier single qui date d’il y a un an, qui va jouer au trash, djent, heavy, post, prog. Un concentré de genres en cinq minutes trente.
Nonsense s’adresse aux plus métalleux des progueux. La performance vocale est au rendez-vous comme l’excellent travail sur les guitares. On Earth est un bel EP qui, on l’espère, aboutira à un album, avec qui sait, des morceaux plus longs, du calibre de ‘On Earth’.
Facebook :https://www.facebook.com/nonsenseonearth
Vidéo :