Titres
Giancarlo Erra a commencé à composer à la fin du siècle dernier. Il a ainsi créé seul durant quelques années, avant de recruter des musiciens pour former un groupe qu’il nomme Nosound, et ainsi pouvoir jouer en live. Le premier album est sorti en 2005. La formation a régulièrement évolué autour de Giancarlo Erra qui se charge du chant, des guitares et des claviers. Son plus ancien collaborateur, le bassiste Allessandro Luci, est le dernier à avoir quitté le groupe. Il a été remplacé par Orazio Fabbri.
La musique de Nosound a toujours été une grande pourvoyeuse de spleen. Ce sixième opus intitulé Allow Yourself ne déroge pas à la règle, même si au niveau des textes Giancarlo Erra s’est voulu plus optimiste. Au niveau musical, les guitares se font plus rares au profit de sonorités électroniques analogiques se rapprochant parfois d’Archive, notamment sur le court et énergique ‘Ego Drip’ qui ouvre l’album, et de manière moins évidente sur un ou deux autres titres. Allow yourself ne vous séduira peut-être pas dès la première écoute et demandera à être apprivoisé. Minimaliste dans son ensemble, il distille ses ambiances par de subtiles petites touches qui demandent une écoute attentive pour être pleinement apprécié.
Les morceaux sont courts pour la plupart tournant autour des deux ou trois minutes. Le plus long atteint tout juste les cinq minutes.
La plupart des titres ont une construction similaire, avec un début en douceur où se font essentiellement entendre piano, synthés et sons électroniques, mais aussi parfois une guitare. Le violoncelle s’y incruste régulièrement. Au fil de l’avancement, ils montent subtilement en puissance. Le chant déchirant est en apesanteur.
Certains se démarquent comme ‘Growing in me’ qui utilise un schéma plus classique couplet refrain, mais les tonalités restent les mêmes.
‘Don’t you dare’ propose aussi une construction différente avec première partie plutôt bruitiste et très rythmée, une accalmie avec violoncelle au milieu, et un final plus enlevé et mélodique.
‘Miracle’, malgré la forte présence du violoncelle, et le court ‘Defy’ s’avèrent un ton en dessous d’une production globalement de haute volée.
Nosound avec ce Allow Yourself signe sans doute son album le plus émotionnel et humain, mais aussi le plus libre et aventureux sur le plan musical.