Titres
Formation en 2005
En novembre 2014, Obsidian Kingdom jouait au Grillen à Colmar en première partie de Solstafir. L’occasion pour nous de découvrir leur premier album Mantiis et de les écouter sur scène. Le second disque était déjà en gestation et aujourd’hui nous revenons vers ce groupe de métalleux à tendance Porcupine Tree et qui gueulait bien fort sur scène.
Autant le dire tout de suite, A Year With No Summer, ne ressemble guère à son prédécesseur. Il ne sera d’ailleurs pas simple de lui coller d’étiquette pour le cataloguer. Parfois métal, alternatif, progressif, composé de sept titres qui vont de trois à douze minutes, il déroutera les plus métalleux de leurs fans. La fougue débridée des premiers enregistrements laisse place à une écriture plus mature. Hélas pour nous, la production, elle, ne s’est pas bonifiée, loin de là.
Ce A Year With No Summer nous plonge dans un rock expérimental, où l‘influence de Pink Floyd se fait sentir de temps en temps. Deux voix célèbres s’invitent sur ce second album, celle de Attila Csihar (Mayhem) pour ‘The Kandinsky Group’, une des pièces majeure de ce disque et Kristoffer Rygg (Ulver), le conteur sur ‘10th April’, un titre également impressionnant à sa manière. Un court et unique instrumental au titre intrigant ‘The Polyarnik’ suit ‘The Kandinsky Group’. Polyarnik, c’est celui qui a travaillé très longtemps près du pôle nord, un thème important ici puisque l’été n’est plus. Obsidian Kingdom renouvelle l’exercice de ses débuts, à savoir le concept. Un concept sombre, limite désespéré, puisqu’il ne laisse qu’une seule issue et qu’elle n’est guère réjouissante.
Un jour le ciel se voilera et l’année sera sans été. Les gens ne voudront pas y croire au début et pourtant il faudra se résoudre à affronter la réalité, s’adapter ou bien partir. Le monde bascule dans le chaos au centième jour de l’année, le 10 avril, scènes de pillage, violences et morts. Les profiteurs se gavent pendant que la population se meure. Réalité, fiction, manipulation ? Un jour, à bout de force, il ne reste plus qu’une dernière porte de sortie, la mort ou se déconnecter ? Une histoire climatique, mais également un conte virtuel qui dépeint la manipulation des masses placées dans des conditions extrêmes. La clef de l’histoire se trouve dans le texte de ‘The Kandinsky Group’ qui fait peut-être référence au roman de Elmundo Pas Soldan, Turing’s Delirium, peut-être également aux expériences du psychologue Henry Tajfel en 1970.
Bruitages, voix off (‘10th April’), guitare funky (‘The Kandinsky Group’), touches électro (‘Black Swan’), ballade pop qui côtoie le métal (‘Away/Absent’), ce nouvel album reste cohérent d’un bout à l’autre de ses quarante huit minutes, racontant la chute d’un monde, notre monde et les agissements des hommes. Même si la production laisse vraiment à désirer, Obsidian Kingdom revient en force avec un concept prenant, à écouter en casque d’un bout à l’autre, sans interruption, en lisant les paroles du livret.
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