Titres
Formation en 2019
Xenoyr [chanteur], Tentakel P. [batteur]
Imaginez-vous de chanter dans le vide intersidéral, dans l’espace glacé qui sépare les étoiles. Imaginez-vous de hurler du black metal, en apnée, à une température proche du zéro degré absolu. Le résultat pourrait ressembler à du black void metal, celui-là même que joue le duo Omega infinity venu du super amas Laniakea qui compte en son sein notre galaxie, la Voie Lactée.
Ne nous mentons pas, Solar Spectre n’a rien de progressif. L’album joue du côté du black metal cinématique avec force de growl, de cris, de noirceur, de pesanteur, de double pédale frénétique, de choeurs, de claviers sombres et de guitares post rock. Il faut dire que le groupe se compose du chanteur de Ne Obliviscaris, Xenoyr, et du batteur de Todtgelichter, Tentakel P., ceci explique en partie cela.
L’album nous fait visiter le système solaire de manière déroutante, sans ordre logique, du moins pas dans celui des orbites de ses neuf planètes. Bien au-delà des dieux anciens et des démons que l’humanité a inventés, le premier concept album de Omega Infinity nous plonge dans le “Deep Dark Void”, le néant au-delà de la vie, “un voyage immersif dans notre système solaire à la rencontre de la fureur martienne, de notre propre existence terrifiante mais miraculeuse sur la Terre ou de l'immensité et la froideur de Neptune”.
Prendre place dans ce périple spatial des plus extrême n’est pas sans risque, certaines escales se révèlent particulièrement angoissantes comme les quatre minutes passées en orbite terrestre (‘Terra’), un titre à la manière d’un film de John Carpenter.
Avec la musique viennent les images, supports indissociables de l’oeuvre, comme le clip de ‘Jupiter’ qui donne une dimension unique à l’écriture du duo. On aimerait bien découvrir tout l’album de cette manière.
‘Mars’, ‘Sol’ et ‘Terra’ ne ménagent pas l’auditeur avec force de double pédale, de hurlement et déferlement de puissance où prennent place de rares éclaircies dans le maelström musical. C’est du black metal après tout, même si les guitares se rapprochent parfois du post rock. ‘Venus’ et ‘Saturn’ jouent de l’électro avant de plonger dans une sorte de black math metal agité. ‘Jupiter’ propose un doom cinématique incantatoire et ‘Neptune’ un cinématique planant avec la voix de Marta (Todtgelichter, Vyre), agréable parenthèse dans cet enfer pour continuer ensuite sur un duo troublant growl/chant féminin. Aux extrêmes de cette tempête metal hurlante, deux pièces font exception, les deux planètes ‘Uranus’ et ‘Mercury’, deux courts instrumentaux cinématiques composés d’effets sonores et de claviers.