Titres
Formation en 1974
Mémoires du Temps sortait il y a un an et demi. Orion renaissait de ses cendres et se lançait aussitôt dans l’aventure avec un troisième album prévu pour décembre 2014. Après une campagne de financement participative réussie, les deux musiciens Janusz et Patt commencent la composition du CD. Il leur faudra un peu plus de temps que prévu et finalement La Face Visible sortira le 20 août 2015 chez Musea. Un album huit titres de trois quart d’heure, principalement instrumental. Pour jouer, Janusz et Patt font appel à deux anciens de Orion: Michel et Alain-Pierre mais également à Pierre-Jean Horville, guitariste de son état.
La Face Visible parle des libertés bafouées. Point de départ, le mur de Berlin en 1989, quand les premières briques tombèrent.
Le rock progressif d’Orion ne peut se comparer à celui des dinosaures du genre. Il possède un côté indéniablement naïf et rafraîchissant de par son écriture même si le sujet abordé est grave. S’agit-il d’un reproche ? Pas réellement, mais autant être averti à l’avance. Ne cherchez pas ici technicité exacerbée ou constructions alambiquées. Leur musique reste simple, un peu amateur sur les bords. La claviers, même si vous retrouverez de grands anciens, mellotron et orgue Hammond, ne sortent pas le grand jeu. La Face Visible est un prog cinématique facile d’écoute où la guitare joue la partition la plus élaborée.
Dans ‘La Face Visible’, il y a inévitablement des appels du pieds à The Wall, bruitages, accords de guitare et bien entendu le thème puisque cet album de Pink Floyd est devenu indissociable de la chute du mur de Berlin. Pièce instrumentale la plus longue avec presque dix minutes, elle débute sur une rythmique très carrée. Un brusque changement de tempo intervient avant la moitié : nous basculons dans une abondance de claviers sur une batterie qui semble programmée. Puis une guitare rejoint cette musique électronique pour quelques notes délicates.
La première chanson, ‘Quelque part en 1989’ est de grande simplicité. La voix de Janusz, modifiée de nombreux effets, nous raconte à sa manière la chute du mur. “Ich bin ein Berliner” dit JFK à la fin de ‘La Dernière dans in Berlin’. Une pièce à base funky comme la suivante où les claviers minimalistes répondent à la guitare. ‘De l’autre côté du Rideau de Fer’ est nettement plus construit en comparaison.
La seconde chanson se nomme ‘Puis un jour On m’a dit’. Cette fois, la base rythmique est sud américaine. Un titre où la guitare jazzy, brute de décoffrage, joue quelques soli. Il s’agit du favori de mon épouse. Pour moi ce sera ‘Résistance, nous sommes ‘Charlie’. Une atmosphère sombre, une écriture nettement plus technique. Basse, guitare et batterie font merveille alors que les claviers sont pour une fois en retrait. ‘Stèle Blanche’ passe un peu inaperçu après cela et je ne suis pas certain d’apprécier ce qui se joue après la seconde minute.
Un titre bonus, ‘Le singe de la vie’, conclut l’album. Une chanson pour finir, très parisienne dans l’âme avec le phrasé de ‘London Calling’ de The Clash. Le texte est excellent et la musique colle bien à l’esprit.
Vite écouté, peut-être également vite oublié, ‘La Face Visible’ possède cette candeur du prog français. Il ne s’agit pas d’un monument du genre faute à d’une écriture plus élaborée et d’une production plus soignée, mais il n’en reste pas moins agréable à écouter.
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