Titres
Formation en 1974
Orion est un groupe français qui sortait en 1979 un premier album “La Nature Vit, L’Homme Lui Critique…”, un disque aujourd’hui collector.
Leur second album, “Mémoires du Temps”, aurait du être édité en 1980, mais ce ne fut finalement pas le cas en partie à cause du déclin du prog en France et du manque de confiance des maisons de disques trop frileuses. C’est en 2013, trente trois années après (tout un symbole), que finalement Orion (Patrick Wyremnski et Januz Tokarz) réussissent à éditer leur second album. Remasterisé pour l’occasion, Mémoires du Temps, sort enfin chez Musea.
Fatalement, il s’agit d’une plongée dans le temps, un peu comme un moustique du paléolithique découvert dans une goutte d’ambre. Du rétro progressif français, très instrumental qui arrive jusqu’à nous aujourd’hui.
Dix morceaux dont le plus long, Solitude, dépasse les huit minutes, un album chanté en français et une musique progressive accrocheuse au son clairement vintage. Un peu folk, un peu space rock, un peu classique, il y a du Ange et du King Crimson dans leur écriture. Le chant est très particulier, un peu braillard (Mémoire du temps, Attila) à la manière de Ange, il peut devenir mélodique sur certains titres (Solitude, Il Est Parti, Noyade Interdite).
Le chant n’est pas le point fort de Orion, disons que je ne suis pas fan de ce timbre, par contre la musique elle, est fabuleuse. La batterie donne un tempo speed aux compositions, une écriture pas si classique dans le rock progressif de l’époque et la guitare aux soli accrocheurs possède un bon vieux son 70’s voire 60’s. Les claviers eux ne s’imposent que sur quelques titres comme Noyade Interdite ou Le Rappiécé.
C’est naturellement Près De La Nature, et NoirO Evil (titre live) vers lesquels va ma préférence puisqu’ils sont quasi instrumentaux, Près De La Nature avec sa flûte, NoirO Evil entre folk et psychédélique, pas loin de King Crimson. Le Rappiécé, plus Space Rock, laisse tomber la rythmique galopante et joue des synthétiseurs pour nous offrir un titre sombre qui tranche avec le reste de l’album.
Dans les morceaux chantés, il y a Solitude, Attila et Il Est Parti qui ont ma faveur, sans parler de la musique qui est excellente, le chant trouve ici un bel équilibre dans trois genres très différents. Attila fait beaucoup penser aux compositions de Ange première époque, un titre épique, musicalement brillant entre basse batterie et guitare, on aimerait qu’il dure plus longtemps. Il Est Parti est un peu à part avec son refrain en boucle et sa musique toute simple qui finit à Capela, je trouve ça excellent, surtout pour terminer l’album. Solitude reste le favori, un titre qui prend le temps avec plus de huit minutes et une belle partie instrumentale à la fin.
Du côté des flops, il y a Mémoire Du temps qui franchement est trop frontal, surtout pour débuter un album, c’est carrément violent cette entrée en matière mais c’était un style en vogue à l’époque, chanson militante qui certes possède un sacré son de guitare mais qui est un peu dénaturée par les couplets. Et c’est encore le chant qui m’agace mais dans un tout autre registre : J’entends Les Filles possède une ligne vocale me fait penser à Indochine (non pas eux !) avec une musique qui ne casse pas des briques, bref sans intérêt.
C’est amusant, en 2014, de découvrir un album composé en 1980. Patrick, Janus et Philippe Besombes ont fait un fabuleux travail de restauration des enregistrements d’origine. Le son de cet album est de belle facture. Dommage que le groupe n’ait pas connu en son temps la distribution qu’il méritait, on aurait peut-être d’autres albums d’eux à ce mettre entre les oreilles.
Réjouissons-nous déjà que Mémoires du Temps ait pu enfin être édité, cela aurait été regrettable de se priver de ces beaux titres surtout que la pochette réalisée par Michel Philippon est magnifique.
Oui tu résumes ça très bien Marie
Le 10/01/2014 par JC
superbe chronique!Orion est un groupe fabuleux avec une musique très vintage!un voyage dans les origines du prog avec un son revisité...moi j'adore!
Le 10/01/2014 par M.Spencer