Titres
Formation en 2006
Bobby Harley [guitariste], Cody Anstey [batteur], Krzysztof Stalmach [guitariste,clavier], Reed Alton [chanteur,guitariste], Tyler Corbett [guitariste,bassiste]
Chez Osyron, ce groupe de metal progressif de Calgary, seul Cody le batteur ne joue pas de guitare dans Foundations, leur troisième album depuis 2013. Classer Osyron dans ce genre musical est d’ailleurs très réducteur car le quintet joue autant de folk, de hard rock, de pagan que de metal symphonique.
La pochette de Foundation nous présente une large rue dans une ville d’un autre siècle au bout de laquelle se dresse, en arrière-plan, une vaste citadelle. Mais là où devraient courir les pavés et le caniveau, s’ouvre un gouffre sans fond où plongent les racines végétales de la cité, ses foundations.
Foundations évoque en cinq morceaux des thèmes comme le racisme, la ségrégation ou les génocides. L’album jette un regard sur “un sujet invisible et rarement abordé : la nature humaine.”
La force de Foundations est de varier les genres en moins de trente minutes, et sa seule faiblesse est de ne pas doubler sa durée. ‘The Cross’ s’inscrit dans un metal progressif symphonique petit format redoutablement efficace, un poil grandiloquent, qui tressaute sous le martèlement conjugué de la basse et de la batterie. L’arrangement orchestral occupe le second plan, ce qui ne le rend pas moins redoutable. “By ships we sail the globe, To conquer new lands and the seven seas”, les conquistadors, suivant la route tracée par Christophe Colomb, arrivent en terre promise.
‘Ignite’ poursuit, un poil plus heavy, virant au fil des minutes au metal oriental et se terminant sur une charge djent juste avant un dernier refrain. “Then fight for the royal land, And when you get it, after you earn it, You are still a right hand man…”, le feu et le sang répondent à la résistance des indigènes, les soldats tuent au nom de la couronne. Le folk arrive alors pour l’épisode le plus sanglant de l’histoire, ‘Battle of the Thames’ qui évoque la défaite des tribues amérindiennes face à l’envahisseur. Guitare acoustique et flûtes lancent une marche militaire qui s’enflamme à la guitare électrique à mi-parcours. “To never forget your name, On that fateful day... Of The Battle of the Thames.”
‘The Ones Below' salue les mort (“(Hey) We raise a glass in the air to us”) sur un bon vieux hard-rock des familles usant de tous les clichés du genre avec bonheur, avant de laisser la parole au titre album, ‘Foundations’, le plus long, fort de plus de huit minutes qui reviennent à un metal progressif à la Pain of Salvation, commençant à la guitare acoustique et s’enrichissant au fil des secondes. Un titre qui sonne comme la morale de ce récit sanglant : “I wish to take away the pain of everyone And end all the hate”.
La variété des styles conjuguée au savoir faire d’Osyron produisent vingt-neuf minutes éblouissantes qui passent hélas bien trop vite. Avec ce mini album, le groupe propose un travail nettement plus riche et subtil que sur Kingsbane ou que Harbinger. Espérons que le prochain album sera du même tonneau.