Titres
Formation en 2000
Du métal expérimental italien sonne à votre porte ce matin, tels des témoins de Jehovah, ils viennent apporter la bonne parole dans votre foyer. Aldaraja, album dix titres de moins de quarante minutes, à la pochette couverte de de symboles ésotériques, vient-il nous convertir à un quelconque culte ? Rien n’est moins certain, mais la musique comme les morceaux ne cachent pas leurs connotations religieuses.
Troisième album pour ces italiens après l’EP Ungod, un métal au djent prononcé qui expérimente les éléments électroniques sur des formats très courts. Le seul morceau qui dépasse la durée radio, ‘Fade Away’, n'atteint pas les six minutes réglementaires minimales du prog. Cela n’empêche pas Overunit Machine de construire des pièces complexes avec tous les ingrédients du métal progressif : introduction, breaks, couplets/refrains, sections instrumentales, tout y passe en version compressée.
Avez-vous remarqué que le métal emprunte de plus en plus à l’électro ces derniers temps ? Effet de mode, désir de renouveler le genre ? La musique d’Aldaraja va plus loin, sorte de métal alternatif électro où Muse ne semble pas étranger, un peu dans l’esprit de Leprous ou de Haken. Leur écriture apporte une bouffée d’oxygène à un genre quelque peu sclérosé. Avec quatre musiciens et un chanteur, cela fait beaucoup d’éléments sonores participant à la musique. La production peine hélas à les mettre en valeur. Quand guitares, chant, choeurs, basse, batterie et programmation sur fond d’électro remplissent la pièce, il devient difficile, même au casque, de tout appréhender correctement.
‘Fade Away’, le cinquième titre et le plus long, est également le plus captivant : une première partie de chant liturgique virant à la Era sur des motifs électro se change en charge de métal où un chant, dans l’esprit de Ross Jennings, prend la relève. La voix mutante de Demian va du growl léger (‘Unholy Messiah’) au chant clair. Il emprunte même le phrasé de Ian Curtis (Joy Division) sur quelques parties de l’album. Basse et batterie jouent de rythmiques saccadées tout au long de Aldaraja, technique qui s'accommode très bien des motifs électroniques. Les soli de guitare sont rares (‘Schining Scars’) et les claviers peinent à remonter à la surface, noyés par la production, sauf quand un break se présente.
Après une première écoute relativement enthousiaste de quelques titres, mon ardeur s’est quelque peu refroidie. Le reproche principal que je ferai à Overunit Machine est de privilégier le format de poche pour multiplier les titres, nous privant de développements qui auraient sans doute valu la peine comme en témoigne ‘Fade Away’. Excepté le titre précité, l’impression générale est de rester enfermé dans le même schéma d’écriture tout au long de Aldaraja. Malgré tout ça s’écoute vraiment très bien.
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