Titres
Formation en 1972
Devin Townsend [chanteur,guitariste,clavier], Ryan Van Poederooyen [batteur], Dave Young [guitariste], Brian Waddell [bassiste], Mike St-Jean [clavier]
Ma rencontre avec Devin date de peu, il n’empêche, il s’agit déjà d’une longue histoire faite d’amour, d’ennui et d’aversion. En live le bonhomme est impayable, du grand spectacle, un art de la scène consommé et une voix incroyable. En studio, c’est un peu la loterie car avec son goût pour la démesure, il en fait parfois un peu trop. Par chance, nous sommes plusieurs à Neoprog pour parler des albums, sinon Z² se serait pris une vilaine fessée; je ne suis jamais arrivé au bout du disque. Quant à son dernier live, il n’a pas trouvé preneur chez nous.
Mais voilà, le bonhomme reste un génie du métal progressif. Quand Transcendence est arrivé à la rédaction, j’ai branché le PC sur le DAC, poussé la puissance du Marantz et laissé éclater sa dernière création dans les Triangles du salon. Métal progressif, emphase, chœurs en abondance, allait-on une nouvelle fois être écœuré dès le hors-d'œuvre ? Hé bien non. Son nouvel album transcende son art, la plus aboutie et équilibrée des productions que je connaisse de Devin.
Monsieur Townsend aime varier les plaisirs, comme le prouvent la trilogie Ziltoïd ou Casualites of Cool. La routine n’est pas son fort, et le contrôle absolu de son travail presque une obsession. Le Devin Townsend Project peut être considéré comme un travail solo de l’artiste même s’il est accompagné par d’autres musiciens. L’homme est à l’origine de chacune des notes de ce nouvel opus de plus d’une heure mais chante avec Anneke, Che Aimee et Katrina, et joue avec Ryan, Dave, Brian et Mike. Niels a pris en charge l’orchestration et Mattias Elkund les effets sonores.
Dix pièces constituent ce huitième album studio. Des titres qui évoquent mysticisme et science-fiction, un mélange relativement explosif de nos jours. Transcendence est une messe symphonique dantesque dans un temple bondé de fidèles chantant en choeur devant un orchestre philarmonique au milieu duquel joue un groupe de métal. La démesure de Devin est là, avec son imagerie décadente qui fera se signer les grenouilles de bénitier. Comme sur ‘Grace’ de Epicloud, il a su parfaitement, équilibrer puissance et émotion, mais cette fois pendant soixante quatre minutes sans un seul temps mort. Une musique qui conviendrait aux ‘Chroniques de Riddick’, très cinématique, violente et douce. Les éléments vocaux et orchestraux n’écrasent nullement le métal progressif et la voix de Devin Townsend (on raconte qu’il n’aime pas chanter, mais sérieusement quand on l’écoute, difficile d’y croire). Une production de grande qualité qui nous fait profiter de toutes les subtilités de l’enregistrement. Les effets sonores, les guitares électriques et acoustiques, les choeurs, le métal et l’orchestration se mêlent tout au long de Transcendence pour donner des pièces épiques comme ce ‘Higher’, neuf minutes à couper le souffle. Devin s’essaye également à l’électro sur ‘Offer Your Light’ où il s’esquinte la voix sur un refrain power métal qui contraste avec des choeurs angéliques. Transcendence s’écoute d’une traite, à fond, sur un bon équipement pour apprécier toutes les strates sonores qui le composent. Le meilleur Devin Townsend que j’ai entendu à ce jour.
Facebook : https://www.facebook.com/dvntownsend
Vidéo :