Titres
Franz Di Cioccio [chanteur,batteur], Patrick Djivas [bassiste], Alessandro Scaglione [clavier], Lucio Fabbri [violon], Marco Sfogli [guitariste], Roberto Gualdi [batteur], Alberto Bravin [clavier]
L'année de formation de PFM correspond à mon année de naissance. Ca commence à faire un petit paquet d'années. Certains vont sûrement penser "On s'en fout !", et ils auront, à juste titre, raison. Ceci pour dire que chroniquer un monstre tel que PFM avec du recul sur l'histoire et la discographie d'un des groupes de rock les plus connus en Italie n'est pas donné à tout le monde. Alors encore une fois je me fais tout petit pour chroniquer ce nouvel album d'un groupe qui a reçu la visite de la reine mère lors d'un concert au Royal Albert Hall, et qui a surtout commencé en même temps que les King Crimson, Yes, Genesis et consorts du monde progressif bouillonnant des années 70. Une période musicale dans laquelle je ne nage pas forcément avec aisance.
Avec cet Emotional Tattoos, aux commandes de leur vaisseau explorateur de nouveaux mondes, PFM revient sur des terres rock plus balisées, après une petite escale en terre classique revisitée avec notamment Mozart, Verdi, Saint Saëns, Prokofiev, Dvorak. Grosse particularité pour cet album, Emotional Tatoos comporte deux CD, une version italienne - sur laquelle je me suis concentré -, et une version anglaise, histoire de corser l'affaire. La musique est la même, seules les paroles sont différentes et semblent raconter des histoires ou concepts différents.
Emotional Tattoos est un album très calme, avec le plus souvent des rythmes réguliers, tranquilles à la batterie, ainsi qu'une base en couplet/refrain. La dominante majeure est vraiment en mode ballade, avec une intervention toujours très équilibrée des instruments. Au rayon des trouvailles et petits moments qui sortent du lot, ou pourra noter une basse assez aigüe qui prend une belle place mélodique ('La lezione'), un rythme de tambourin à cymbales sur une sorte de gigue entrainante ('Quartiere generale'), un violon aux accents folk ('Mayday') qui s'exprime ensuite en solo sur la basse de Patrick, pour exploser en petites grappes de notes et effectuer de savants dérapages sur le seul instrumental de l'album ('Freedom Square'), ainsi qu'un clavier qui brode un solo en mode jazzy improvisé ('Big Bang').
Ma préférence va à deux morceaux au rythme plus enlevé. Le premier titre, 'La danza degli specchi', commence avec une batterie qui tonne, donne le la dès le début, et imprime un rythme tout en syncopes. Ajoutez-y des mains qui claquent, un violon alerte en refrain, des accords de guitare acoustique qui illuminent la mélodie, et vous avez là une danse des miroirs entrainante, joyeuse, fraîche et enlevée. Le second titre, 'Dalla Terra alla Luna', entre clavier romantique, guitares électriques qui sortent soudainement leurs accords du sous-bois, Moog qui casse le rythme et s'enflamme, chant en foulées alertes de footing, mélange avec originalité des contrastes bienvenus.
Les paroles, enfin, semblent délivrer un message holistique entre ombre et lumière, notamment sur le devenir de l'humanité, notre relation à cette terre Gaïa avec qui nous ne faisons qu'une (enfin théoriquement…), sur l'universalité de la musique à travers tous les continents. Autant d'Emotional Tatoos ressentis et engrammés dans notre corps.
Finalement le seul message à retenir pourrait être 'Changez le monde, ou il va changer' ('Mayday'). Un message qui passe très bien avec cette langue chantante, fleurie, teintée d'insouciance, et qui nous apporte du soleil du pourtour méditerranéen.
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