Titres
Markus Bratusa [chanteur,guitariste,clavier], Stephan Helige [guitariste], Arthur Darnhofer-Demar [bassiste], Nick Koch [clavier,batteur,percussions]
Décidément, le label Gentle Art Of Music se diversifie. Avec le quatuor autrichien de PHI, ils ouvrent grandes les portes au metal progressif pur et dur. Une voix médium, une bonne dose de djent mais également des sections mélodiques, le groupe de plus de dix ans d’âge sortira son sixième album, Cycles, le 29 mars. C’est pourtant la première fois que nous écoutons cette formation ici, à Neoprog, leur nom nous était même inconnu il y a encore peu.
Pour la petite histoire, Markus, le frontman de PHI, se prenant pour un maître coq, a ajouté un bout de ses doigts au ragoût familial, le handicapant suffisamment pour qu’il compose l’album à venir, directement sur le papier, sans passer par la case guitare. Ce douloureux incident ménager a conduit notre musicien à une nouvelle approche de l’écriture, à ce qu’il appelle son nombre d’or, le parfait équilibre entre puissance et inspiration.
Cycles se construit autour d’une colonne vertébrale batterie basse très robuste (Nick et Arthur) sur laquelle se greffent guitares, claviers et chant (Stefan et Markus). Les claviers usent d’éléments symphoniques et électro à doses homéopathiques, rapidement submergées par la rythmique sauf lors des breaks assez nombreux. Markus ne possède pas ce que l’on peut appeler une voix remarquable dans un genre où nous sommes habitués à des castrats. Une tessiture modeste dans les médiums qui sollicite peu l’oreille, laissant basse et batterie occuper le premier plan. De temps en temps la lead s’élève au dessus de la noirceur djent (‘Amber’) pour éclairer la partition. La guitare de Stephan répondant au jeu fabuleux de Arthur - une basse quasiment dans l’infrason - secoué par les charges de Nick sur lesquelles flottent les nappes évanescentes des claviers de Markus. L’ensemble construit des atmosphères sonores qui exigent une écoute précise au casque pour en apprécier toutes les nuances.
Cycles est le genre d’album à ne pas écouter sur un système accentuant les graves, faute de quoi vous n’entendrez que du gras de bouillie. Cette écriture possède l’inconvénient de donner naissance à des morceaux qui se ressemblent beaucoup, et qui, sans une écoute attentive, se confondent. Pas ou peu de modulations vocales, peu de soli et toujours cette base rythmique puissante sans le petit instrumental léger pour souffler quelques secondes ou une section moins chargée ou le chant pourrait s’épanouir, le résultat ce sont plus de trois quarts-d’heure monocordes.
Derrière la carapace djent du groupe PHI se dissimule un metal progressif mélodique bien caché. Les musiciens sont talentueux et Cycles ne ressemble guère aux archétypes actuels du genre. Je regrette juste cette monotonie qui s’installe au bout des six morceaux. Sur scène, le duo Nick/Arthur doit envoyer du bois, allez les écouter si vous passez en Autriche ou en Suisse pour des vacances.
Facebook : https://www.facebook.com/phi.progrock/
Vidéo :