Titres
Formation en 1991
Si Wilson en joue, pourquoi n’en chroniquerais-je pas, me suis-je dit. D’ailleurs, j’en ai déjà parlé ici, de ce triphop avec Antimatter, Alice and The Alphamen ou Archive. C’est un dérivatif agréable du rock progressif quand je ne me défoule pas sur du métal, à chaque jour sa musique. Portishead n’avait jamais fait l’objet d’une chronique chez Neoprog. Ils représentent pour moi le must-have du genre avec Massive Attack, tout particulièrement avec ce live extraordinaire, Roseland NYC Live, dont je vais vous parler maintenant.
C’était le 24 juillet 1997 à New York, au Roseland Ballroom, un concert où Portishead jouait à guichets fermés en compagnie d’un petit orchestre. Comment me direz-vous, des scratches peuvent-ils cohabiter avec trombones et violons ? A merveille, tout simplement, à condition de disposer de Nick Ingman et Adrian Utley pour réaliser les arrangements qui s’imposaient.
Si vous connaissez Portishead, vous aurez obligatoirement vu une des vidéos de ce concert, car il a été filmé également. Peut-être “Glory Box” qui fait partie des tubes du groupe et qui est encore meilleur dans cette version live. Je ne suis pas forcément accro à Portishead, certains albums comme Third me semblent un peu rébarbatifs, titres trop brefs, qui ne s’appuient que sur la voix de Beth pour moduler la mélodie. Roseland NYC Live fait exception à la règle. L’orchestration enrichit bien entendu considérablement les compositions sans pour autant les phagocyter et la production, pour un live, est exemplaire, à faire pâlir d’envie n’importe quel groupe et ingénieur du son. Au premier plan une basse et le chant, juste derrière un orgue et pas très loin batterie et scratches, l’orchestre en toile de fond, un son à trois dimensions où le public trouve également sa place à la fin des morceaux. La voix de Beth est irréprochable, magique, construisant souvent la mélodie alors que le groupe oscille entre rythmique et bruitages. Quand elle décolle sur “Half Day Closing” j’ai la chair de poule.
Deux morceaux, “Sour Times” et “Roads” ont été enregistrés à des dates ultérieures au cours de l’année 1998 lors des festivals The Waterfield à San Francisco et The Quart Festival à Kristiansand. Ils troublent l’équilibre sonore de ce live, avec une balance moins fine et l’absence d’orchestration pour dégrossir la musique. Il aurait sans doute été plus judicieux de les placer en fin de CD, après Strangers.
Mes préférés ? “Humming”, “All Mine”, “Half Day Closing” et l’inévitable “Glory Box”. Si vous ne connaissez pas trop Portishead ou le trip-hop, cet album est un excellent guide musical. Si vous aimez le groupe, vous possédez forcément l’album ou le DVD, sinon courez l’acheter !
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