Titres
Formation en 2002
Vladimer Sichinava [batteur], Gionatan Caradonna [clavier], Davide Pepi [], Jury Maccianti [], Luca Latini []
Invités :
Anita Rachvelishvili : chant
Mamuka Ghaghanidze : chant
Zurab J. Gagnidze : chant
Jakub Mietta: accordéon
Barco Bacci : trompette
Tobia Bondesan: saxophone
Massimo Testi: trombonne
Voici Phersu, le troisième album du groupe italien Profusion. Découvert à Prog-Sud en 2013, ce quintet ne revendique pas l’étiquette progressive, qui dans la botte, possède une signification toute particulière. Profusion se classe dans le rock éclectique, comprenez nous jouons ce qui nous plaît sans trop nous soucier du qu’en dira-t-on. Leur musique reste cependant très progressive, avec zeste de métal et agrémentée d’éléments traditionnels. Un cocktail explosif et souvent énergique qui sur scène est fabuleux.
Pour ce nouvel album, Vladimer, le batteur, amateur de musique lyrique, a invité la cantatrice Anita Rachvelishvili à chanter avec eux. De nombreux autres artistes se joignent également au groupe pour enrichir la musique d’instruments et de voix. Invités au Progressive Promotion Festival 2014, ils m’avaient parlé de cet album à venir, tout particulièrement d’une chanson sur l’amour et la maladie d’Alzheimer, un thème qui tient particulièrement à Vladimer.
Chacun des dix morceaux est illustré d’un masque différent, cyberpunk, respiratoire, africain ou de marionnette. n’allez pas en conclure que Phersu est un concept, il s’agit en réalité d’un album à thème où des personnages défilent sous leur masque de tous les jours. La musique, comme les masques, épouse des genre très divers en gardant toujours une composante progressive. Phersu est plus posé que son prédécesseur, la palindrome RewoToweR. Il ose également plus de choses comme ce ‘Masquerade’ où jouent saxophone, trompette et trombone.
L’album s’ouvre sur du métal progressif électronique avec ‘Snooze’, un démarrage musclé pour l’homme technophile pris au piège de son addiction dévorante.
A la manière de Dream Theater et de ‘Top Gun’, nous continuons sur ‘Free Fall’ qui donne le vertige.
Nettement plus intimiste et irlandais, la mémoire vacillante d’un vieil homme se pose sur un souvenir d’automne, où cinquante ans auparavant, il dansa avec la femme de sa vie. Voici ‘Forgetful Hero’ qui se poursuit sur ‘Wrinkled Maiden’ où la femme le prend par la main avec au chant Nina. Deux titres magnifiques et indissociables.
‘Nomen’ et son masque ethnique nous plonge dans un mélange de musiques traditionnelles doublé de riffs bien épais. ‘Infinite’ et son visage étrusque, qui sert de modèle à la pochette (avec les yeux de ‘Vanity Fair’), me laisse de marbre, un peu comme un interlude dans l’album.
Le politicien berlusconien et sa section de cuivres est nettement plus séduisant et surprenant. Ce ‘Masquerade’, entre music-hall et rock 70’s fait plaisir à écouter.
Derrière son masque à gaz, le ‘Veteran’ embrasse la mort sur les notes de piano de Gionatan, un baisé glacé qui arrive quand il n’est plus désiré.
‘Vanity Fair’, à la manière d’un ‘Frankestein’ ou des ‘Sorcières de Salem’ met à mal le culte de la beauté. Dans un chaudron bout l'infâme breuvage qui fera d’elle une beauté, mais bien entendu, il y a un prix à payer.
Et puis bas les masques avec ‘Forbiden’, sous la forme d’un duo avec Luca Latini et Gionatan Caradonna. L’album s’achève trop vite sur ce titre magnifique.
Vous l’aurez compris, si vous avez lu ces lignes, les textes de Profusion contribuent autant au plaisir que la musique, alors plongez-vous dedans. Phersu est très différent de RewoToweR, et par moment moins accessible. La production manque de profondeur, sonnant comme un morceau de bois sec qui se brise. Je préfère plus de rondeurs dans les masters, mais ne vous laissez pas distraire par cela. Phersu, troisième album de nos italiens Profusion, est à découvrir et plus vous l’écouterez, plus vous l’apprécierez.
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Vidéo :