Titres
Du prog instrumental, voilà ce que nous propose le quatuor espagnol Solid Relax Project. Leur premier album, Genesis, va rapidement vous faire penser à un célèbre projet métal progressif, j’ai nommé Liquid Tension Experiment. Vous savez ce qui vous attend, titres longs, riffs endiablés, claviers omniprésents, rythmique de folie et technicité exacerbée. Tout un programme.
Latino, jazzy, funky, oriental, classique, métal, progressif, nous allons au cours de ce voyage musical manger à tous les râteliers. Le plus petit morceau frise les neuf minutes, le plus long dépasse les vingt et la galette en comporte six de ces monstres, alors accrochez-vous, cela va être énorme !
Avec Solid Relax Project, la virtuosité compte moins que la mélodie, contrairement au génial LTE. Mais pas un pupitre n’est en reste, basse, batterie, guitare et claviers brillent de mille feux de par leur maîtrise. La comparaison avec des monuments du genre vient naturellement : Dream Theater, Transatlantic… Quand en prime l’écriture intègre de nombreux genres musicaux dans son prog audacieux au lieu de se cantonner à une niche hermétique, l’instrumental devient jubilatoire.
Au commencement, il y eu ‘Genesis’. Du piano classique où la guitare orientale s'immisce peu à peu. Un quart d’heure où l’on découvre que virtuosité peut rimer avec mélodie.
Descendons maintenant de quelques degrés en latitude. Au nord de l’équateur, le très latino ‘Tropico De Cancer’ vous propose de danser comme jamais encore vous ne l’avez fait. Gare au tournis, le morceau est endiablé.
Et maintenant quittons l’atmosphère brûlante pour l’espace intersidéral glacial. Après avoir vu tous les épisodes de la quatrième, voici la saison 2: ‘5 Dimension’. Un hypercube ne suffirait à modéliser ce titre complexe et redoutable qui laisse de côté tous les repères classiques de la composition. Angoissante, étrange et géniale, la pièce est un voyage dans un univers parallèle où les lois de la rythmique n’ont plus de signification.
Après cette aventure dimensionnelle, Solid Relax Project revient à des fondamentaux, mais à sa manière. Sans Funk point de salut diraient certains guitaristes. Voici ‘Rock Funkdamental’, le titre rock à composante funky où des lignes mélodiques antagonistes se croisent sans jamais réellement se rencontrer. Le morceau ressemble à un boeuf, ou une jam session qui mélange rock, funk jazz et musique de jeux vidéos 8 bits. Le groupe se fait plaisir.
‘Mar De Crystal’ c’est le slow du samedi soir version XL. De longues notes de guitares, des claviers paisibles, une rythmique de septuagénaire, nous nous reposons en écoutant Alberto Guzman et ses arpèges à six cordes. L’occasion d’apprécier l’autre Alberto Octavio et sa basse.
Et pour finir que diriez-vous d’une bonne vingtaine de minutes de sommeil paradoxal ? Vous pensiez avoir tout entendu, alors accrochez-vous. Nous attaquons ‘Fase Rem’, du métal progressif façon Dream Theater sans James qui bêle. Reste-t-on 30 secondes sur la même idée ? Je n’ai pas chronométré mais je ne crois pas. Suivant une ligne directrice principale, la mélodie s’en va batifoler à droite puis à gauche mais jamais trop loin du fil directeur. Il y a aussi du Deep Purple dans ce métal progressif diabolique. Le monstre finit par s’assoupir sur un break charitable au piano et guitare. Puis la bête s’emballe à nouveau sous les doigts de Guzman, que dire ? Fabuleux… Entre bourdon et marche funèbre, les claviers reprennent le contrôle du vol, virant rapidement aux grandes orgues de Nosferatu. Un réveil nous ramène dans l’enfer violet digne des grands délires de Petrucci et Rudess. Grosse claque.
Je ne vais pas vous le cacher, j’adore. Il faut tout de même être un peu fondu pour écouter cet album, j’en conviens, surtout ‘5 Dimension’, mais la richesse mélodique est récréative et servie par d’excellents musiciens. Alors écoutez et plus si affinités.
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