Titres
Formation en 2013
Rhys Marsh [chanteur,guitariste,clavier]
Sentiment
Rhys Marsh
Angleterre/Norvège, 2007
Genre : rock progressif, crossover prog
Musiciens :
Rhys Marsh : chant, guitares, pedal-steel, basse, claviers, batterie
Discographie :
Suspended in a Weightless Wind (Covers - Volume 1), EP, Autumnsongs Records, 2013
Sentiment, Autumnsongs Records, 10 novembre 2014
Rhys Marsh, né au pays de sa Gracieuse Majesté, installé en Norvège depuis 2007 (décidément, la Norvège serait-elle l’autre pays du prog ?), est bien connu pour ses nombreuses activités de musicien et de producteur. Outre ses escapades avec The Autumn Ghost (4 LPs au compteur) et Kaukasus (voir l’album I sorti en mai dernier), il est également apparu avec The Opium Cartel sur le magnifique Ardor en 2013.
Si Marsh n’avait prêté que sa voix (mais quelle voix !) à l’album de The Opium Cartel, il assure tout sur ce Sentiment – et surtout, il assure !
Et l’album commence par un "Calling in the Night" digne d’un croisement entre les premiers King Crimson et la voix de David Sylvan, légèrement aromatisé à la sauce pop-indus. La production est brillante, les instruments brillent tous de mille feux et la voix profonde et chaude de Marsh vous appelle dans la nuit : une entrée remarquable !
"Burn the Brightest Day", un peu dans la même veine, avec de jolis riffs basse-guitare-orgue, laisse les voix de Rhys se répondre magnifiquement. C’est sombre, mais d’une obscurité si belle que l’on s’y plonge avec ravissement, tout comme dans ce "Pictures of Ashes" et son intro à la Genesis (période Gabriel), bardée d’une belle guitare acoustique, avant que la noirceur ne revienne vous envahir grâce à l’orgue et au chant. Ce Sentiment mériterait un pluriel, tellement les émotions vous traversent déjà dans les trois premiers morceaux, où la nuit est aussi présente que la mélancolie.
"The Seventh Face" (voir la vidéo ci-dessous) plonge un peu plus dans du David Sylvan. Marsh double sa voix dans les graves. Rien de démonstratif dans ce morceau non plus. En fait, la qualité des compositions se suffit à elle-même. Rhys joue sur les ambiances, les alternances, les mises en place au cordeau. C’est brillant de simplicité…
Avec "The Ghost Ship", on prend la mer, bien entendu, mais surtout, on plane sur une étendue cotonneuse et finement ouatée, presque jazzy, en tout cas smoothy ! J’adore ce morceau éthéré, sur lequel le chant de Rhys Marsh et le caractère épuré de la musique font des miracles, même quand ça semble vouloir s’emballer un peu. Bref, ce vaisseau fantôme devrait faire pâlir les amateurs de rivières sans fin…
"In the Sand" ne dépare pas de l’ambiance générale de l’album, car ce qui marque bien ce projet c’est son unité, même si ce morceau est un peu plus faible (mais vraiment très peu), sorte de pause avant un "Last November" plus pop, où la mélodie basse-claviers apporte doucement le chant posé de Marsh. A contrario de nombre de chanteurs qui veulent en faire trop, Rhys est dans la précision et l’harmonie. Impressionnant.
"Silver Light & Blackened Eyes", avec sa batterie à contretemps, permet encore à Rhys de faire apprécier des qualités vocales dont on ne se lasse pas sur fond de Fender Rhodes et de son de mellotron… Vous ai-je parlé de la rondeur de la basse qui coure suavement tout au long de l’album, elle est magnifique ? Enfin, une petite intervention de guitare solo, rejoignant bien vite la mélodie avant la fade-off finale batterie-claviers…
Sentiment se conclue trop vite avec "Give Me (What You Need)" et ses sons de violon. Cet album est comme un envoûtement permanent, où l’on cherche, comme le suggère Rhys Marsh, tout à la fois du silence et des réponses… "Donne-moi ce dont tu as besoin", éructe presque Marsh, ad nauseam : le sentiment qui prévaut à la fin de cet opus, c’est l’irrésistible désir de l’écouter en boucle, notamment la nuit et d’en fredonner les airs au moins jusqu’à ce que brûle le plus brillant des jours…
Facebook : https://www.facebook.com/rhysmarshmusic
Site : http://rhysmarsh.com/
Vidéo officielle :