Titres
Formation en 1970
Dissolution en 1981
Hans Petter Danielsen [guitariste], Kjell Larsen [guitariste,flute], Hakon Graf [bassiste,clavier], Thor Bendiksen [percussions], Asle Nilsen [bassiste,flute], Gudny Aspaas [chanteur], Rune Sundby [chanteur,guitariste,saxophone]
Comme déjà annoncé par François dans sa chronique de New Born Day il y a de cela déjà presque dix-huit mois, Karisma continue sa réédition de la discographie complète de Ruphus, avec cette fois le cinquième album de la formation norvégienne. Non, il ne s'agit pas du groupe de Neal Morse (sans U), ni de l'acteur phrançais (avec un F) dont l'évocation à la génération Z ne manquera pas de vous rappeler votre vénérable âge canoniX.
Flying Colours, sorti en 1978 est donc réédité le 2 Août. Je ne vais pas répéter ce qui a déjà été écrit concernant le groupe et l'initiative du label norvégien. Je vous invite à jeter un œil à la chronique de François avant de revenir à celle-ci.
Une chronique casse-gueule ? Vous en jugerez par vous-même. En tout cas tout comme François, Ruphus et sa discographie m'étaient totalement inconnus avant de tomber sur cet album. Je suis né en 1970, mon adolescence a plutôt été bercée par les albums des Marillion, Saga, Mike Oldfield, Toto et consorts sortis dans les années 80/90. La règle n'est bien sûr pas gravée dans le marbre, mais force est de constater que les découvertes musicales adolescentes forgent la mémoire culturelle musicale de chacun pour les longues années qui suivent. Rien d'irrémédiable, mais tout de même. Tout ça pour dire que les effluves musicales psychédéliques pattes d'eph et Flower Power des années 70 ne sont pas à proprement parler mon berceau d'enfance.
Aucun doute sur l'époque à laquelle l'album est sorti en regardant la pochette. La typographie du nom du groupe nous ramène directement aux seventies, elle m'a fait aussi penser au Yes de la même période avec ses caractères ronds et enroulés.
Alors que donne l'écoute de ces trente-sept minutes comportant deux instrumentaux ?
Déjà un petit mot pour la voix de Sylvi Lillegaard, la chanteuse qui officie sur cet album. Une voix au coffre sympathique, puissant et qui sait prendre des accents aussi bien éraillés et rocailleux que clairs et aigus. Une voix qui me rappelle Kim Carnes et Pat Benatar (les années 80 je vous dis…).
Quant à la musique, aucun doute, elle évoque l'exubérance, la poussière brute et et la liberté des seventies. 'Foodlover's Diet' ainsi que 'Joy' avec son intro dynamique m'ont fait penser à un générique de série télévisée de l'époque. Les accents rock sont donc bien évidemment vintage, mais aussi funky et jazzy ('Early Riser', 'Joy'). Les titres déroulent très souvent un motif ou refrain principal avec quelques déclinaisons, refrain encadré par ici un solo de guitare, là un solo de claviers. Des claviers représentés par bien sûr un Fender Rhodes qui s'en donne à cœur joie avec ses sonorités reconnaissables entre toutes. Les amateurs de cet instrument apprécieront. Au cours des titres, vous aurez quelques petites surprises comme une petite pause agrémentée de sonnailles et des chœurs aux onomatopées rigolotes ('Flying Colours'), un violon folk ('The Rivulet'), des harmoniques de guitare acoustique, une voix fluette et haut perchée aux accents japonisants, des claquements de mains, ou une guitare qui tricote de manière yessienne ('Moddy Moments').
'Early Riser', morceau le plus fluide et chantant, est mon petit préféré.
Au rayon des bémols, je n'ai pas un penchant très favorable pour les titres qui finissent en fade out, ce qui est le cas sur quelques morceaux. Cela me laisse personnellement toujours l'impression d'un manque d'imagination. 'Joy' est frais, rigolo et lorgne beaucoup sur de la pop. Quant à 'Moody Moments', il est, avec ses neuf minutes, à mon goût un peu trop longuet.
En guise de conclusion, Flying Colors ravira les amateurs des seventies, avec ce son si particulier, même s'il semble que cet album ne soit pas considéré comme le meilleur du groupe. Pour les autres, je ne sais trop que dire pour être honnête avec vous. Ecoutez si le cœur vous en dit, mais pour une découverte des seventies il y a sûrement d'autres albums plus emblématiques à découvrir en premier lieu. L'un n'empêche pas l'autre.