Titres
Formation en 1978
Scott Reagers [chanteur], Dave Chandler [guitariste], Pat Bruders [bassiste], Armando J. Acosta [batteur]
Saint Vitus, avec quelques autres, a créé un genre, le doom metal et en a toujours été un des plus fervent défenseur, pourtant la formation n'a jamais rencontré le succès commercial, se contentant depuis ses débuts en 1979, sous le nom de Tyrant, du statut de groupe culte.
Les nombreux problèmes ayant émaillé la carrière du groupe auraient mis à terre n'importe quel groupe, mais pas Saint Vitus qui nous livre ici, sept ans après Lillie: F-65, son huitième album sobrement intitulé Saint Vitus.
Pour son retour, le groupe doit de nouveau faire face à des soucis de personnel, se voyant cette fois obligé de se séparer de Scott « Wino » Weinrich, leur chanteur emblématique, pour cause d’addiction à diverses substances illégales, et plus récemment, c'est le bassiste Mark Adams qui se voit contraint par la maladie de Parkinson de quitter le groupe dont il est un des membres fondateurs.
C'est donc Scott Reagers, chanteur originel du combo, qui se retrouve de nouveau derrière le micro après pratiquement vingt-cinq ans d'absence, tandis que Pat Bruders, bassiste de Down, vient assurer la basse sur l'album.
Malgré ces aléas, Saint Vitus, fort de ses quarante années d'existence, livre un album de doom comme il sait si bien les faire, sombre, lourd, oppressant, dans lequel la basse, mise très en avant, joue un rôle prépondérant, lorgnant souvent du côté de Black Sabbath comme en témoigne 'Remains', l'excellent premier morceau dont la ligne de basse fait immanquablement penser à Geezer Butler, et sur lequel Dave Chandler, guitariste et tête pensante du groupe, nous sert un de ces solos bien barrés, rempli de pédale fuzz dont lui seul a le secret.
L'influence de Black Sabbath se fait d'ailleurs sentir tout au long de ce disque, comme sur le très heavy 'Wormhole', avec son chant agressif et sa guitare distordue, ou encore sur le typiquement doom 'Last Breath', dont l'intro glauque à souhait.
Seuls le groovy 'Hour Glass' et le mid-tempo 'Bloodshed' nous éloignent (un peu) du grand Sabbath pour nous entraîner vers une version doom de Deep Purple.
Cet album contient aussi des moments plus calmes, à l'image de 'A prelude To', ou encore le très flippant 'city park', tout en coassements de grenouilles, bruit de vent et voix d'outre-tombe qui réussirait à donner des cauchemars à Freddy Krueger.
L'album se termine sur le titre 'Useless', brûlot hardcore punk, véritable claque dans la gueule. Une petite minute et demie de rage pure qui donne envie de tout casser aux alentours et démontre qu’après tant d’années que Saint Vitus en a encore sous le pied.
Sur cet album, Saint Vitus conserve un son « vintage » tout en bénéficiant d'une production de qualité mettant bien en valeur la musique du groupe et les capacités de chacun.
Je conseille donc celui-ci à tous les amoureux de feu Black Sabbath, aux fans de musique lourde, angoissante, poisseuse, de doom, de stoner et de solos de guitare hallucinés qui ont envie de soutenir un des pionniers du genre, et un de ses meilleurs représentants.