Titres
Formation en 2011
Sarah Longfield [guitariste]
Sarah Longfield est une jeune américaine, originaire plus exactement du Wisconsin (la région des Grands Lacs). Elle joue de la six et huit cordes, et semble aujourd'hui à vingt-cinq ans avoir passé la vitesse supérieure en novembre dernier avec le label Season of Mist pour la sortie de son dernier et court album Disparity.
Difficile de s'y retrouver dans sa discographie qui mélange reprises, EPs, titres single et albums solo ou en collaboration avec The fine constant, groupe instrumental qu'elle a créé, et qui a été actif de 2012 à 2017. Une discographie qui reflète son parcours musical. Passée par le piano et le violon, c'est finalement la guitare qui retient ses faveurs, ce qui ne l'empêche pas de jouer aussi, par exemple, du violoncelle ou de la batterie. La jeune artiste utilisera dans les années 2000 Youtube pour se faire remarquer sur la toile, avec notamment des reprises métal (Slayer, Meshuggah, Cannibal Corpse, etc.) non dénuées d'un sens de l'humour et d'une bonne dose déjantée d'autodérision.
Sarah est le genre de personne dont la devise semble être "Try it, just do the thing". L'artiste semble avoir appris et s'être formée à la musique de la manière la plus simple qui soit pour elle: regarder, écouter, et reproduire ce qu’elle vient d'entendre ou de voir. En tout cas elle n'est pas passée par la case longues séances de solfège et répétitions inlassables de morceaux de musique classique, ce n'est pas vraiment sa tasse de thé.
Toujours dans l'esprit "Just do it", au fil des ans, Sarah s'est autoformée sur le tas à toutes les étapes nécessaires à la sortie d'un morceau de musique: composition, écriture, mixage, diffusion sur les plateformes digitales et communication via Internet.
A l'image de 'Citrine', un titre de couleur jaune qui semble venir du lointain, en sorte d'improvisation déjà commencée et que l'on prend en cours de route, la musique de Sarah donne une impression de motifs et courtes phrases musicales exprimées pêle-mêle et assemblées au fil de l'eau. Ne cherchez pas de squelette musical ou de structure mélodique particulière dans les titres, en tout cas pas de refrain ou de motif principal sur lequel l'artiste se pose, et qui servirait d'idée de base pour le titre. Sarah compose par petites phrases qu'elle enrichit et assemble ensuite bout à bout sûrement au fil de ses inspirations musicales. Et le résultat est plutôt enlevé, frais, dynamique, plaisant et rafraîchissant. L'artiste chante sur certains titres, d'une voix assez fluette, vaporeuse, évanescente, une voix qui se marie bien avec les tons acérés et cristallins de sa Strandberg.
On peut noter pêle-mêle au cours des titres qui s'enchaînent un violon incisif ('Intro'), une guitare qui devient lourde et grasse sur un petit motif orientalisant ('Departure'), des gazouillis d'oiseaux, des sonorités de harpe, ainsi qu'une myriade de motifs et de phrases qui fusent ('Miro'), ou des étoiles qui scintillent dans la nuit ('Stay Here'), alors que 'Cataclysm' et 'Sun', avec leurs gros coups de boutoir bien gras de cordes et leur batterie qui chauffe, renouent avec des accents djent très très pliniesques.
Cet album finit avec 'The Fall', un titre qui commence avec une guitare en transe, une ambiance aborigène avec des didgeridoos,poursuivant avec de nouveaux coups de boutoir percutants distillant l'annonce fracassante d'un péril imminent et anxiogène.
Au cours d'une interview, Sarah livre qu'elle aurait bien suivi une école d'arts, mais l'argent lui faisait défaut pour réaliser ce rêve. A l'image de la pochette de cet album, ce sont les couleurs qui l'intéressent tout particulièrement. Qu'à cela ne tienne, sa palette de couleurs à elle, exprimée une nouvelle fois par ce 'Disparity', est musicale. Des couleurs en résonance avec ‘Miro’ et sa guitare qui explose de teintes flashy.
Last but not least, il faut bien avouer qu'une jeune femme tatouée au joli minois et aux grands yeux verts, tenant une guitare dans les mains, c'est diablement sexy. Alors en cette nouvelle année, rêvons un peu, et souhaitons en cette occasion une plus grande représentativité de la gente féminine dans ce milieu qui reste très masculin.