Titres
Formation en 2020
Seb Garsia [guitariste]
Vous connaissez peut-être Seb Garsia pour sa participation à anasazi, Croak, Amon-Sethis ou The Electric Barock Quartet. Seb est un guitariste qui se lance aujourd’hui en solo avec un EP instrumental cinq titres intitulé CRAB. Un EP de guitares dans la veine de Dark Matter Pt. 2 de Thomas Jamet. Des pièces de deux à sept minutes, près d’une demi-heure afin de découvrir l'univers musical de Seb Garsia.
Un EP de guitariste évite rarement l'écueil de la démonstration technique. Lorsqu’un seul musicien joue, même de plusieurs instruments, il manque toujours à la musique l’âme d’un groupe qui enrichit les compositions de ses différences. Alors, pour compenser, l’artiste va en mettre plein les yeux, histoire de donner un peu de grain à moudre à l’auditeur. Pour le coup, CRAB dévie juste à temps sa course pour ne pas sombrer dans la guerre des manches, proposant même avec ‘8.4.1’ une pièce délicieusement cinématique de six minutes trente ainsi qu’un très court ‘Hoïna’ électro acoustique qui invite au rêve.
Une autre qualité de CRAB c’est, qu’outre les guitares, batterie, basses et claviers tiennent la route, ne réduisant pas les pièces jouées à six cordes branchées sur un ampli. Enfin, la musique de Seb possède une âme et nous livre des émotions à vivre et à écouter.
Si vous connaissez bien le groupe anasazi, vous trouverez probablement comme moi quelques points communs avec les compositions de Mathieu Madani, notamment sur le titre album ‘Crab’, la pièce la plus longue de l’EP, du haut de ses sept minutes et vingt-six secondes. Mais, pour le coup, le travail solo de Seb joue clairement plus la carte de la technique que celle des émotions avec passages virtuoses que l’on ne retrouve pas dans la formation grenobloise.
Et puisque l’on parle d’anasazi, vous noterez au passage que l’artwork de CRAB a été réalisée par le talentueux Grégory Migeon qui a signé entre autre la pochette de ask the dust. Le monde est petit.
Le second titre, ‘Amazonîca’, puise ses influences en Andalousie, en Orient ou encore au Brésil; de la guitare orientalisante hispanico rythmée qui, très loin de me déplaire, apporte une touche d’originalité après ‘Behind The Clouds’, un premier morceau metal progressif sympathique mais sans grande surprise qui joue un peu trop du manche.
C’est lorsque Seb sort des sentiers battus avec ‘Amazonîca’, ‘8.4.1’ et ‘Hoïna’ que je goûte pleinement son travail. Si ‘Behind The Clouds’ et ‘Crab’ restent de très bons titres, ils sont à mon goût trop convenus pour sortir du lot. Alors Seb, la prochaine fois, ose nous surprendre plus encore.