Titres
Formation en 2011
Ces derniers jours, mon oreille avait soif d’originalité après des heures d’écoute de néo et de métal progressif trop sage. Et puis Simon est arrivé. Un londonien ayant grandi à Malte qui a participé à plusieurs projets et qui possède à son actif quatre albums dont le dernier, From My Head to My Feet , va nous faire voyager du progressif au jazz en passant par la musique classique.
Ce qui m’a immédiatement séduit dans la musique de Simon McKechnie, c’est son originalité qui me changeait des sempiternels redites du progressif. Un projet solo sur lequel Simon s’entoure du batteur Adam Riley, de Richard Escall aux saxophone et clarinette et de choeurs avec Imogen Small. Simon, quant à lui, joue des claviers, basses et guitares, bien assez pour un seul homme.
From My Head to My Feet nous propose sept morceaux, instrumentaux ou chantés, pour un peu moins d’une heure de musique. Hormis ‘Once Upon a Time’ et ses douze minutes de jazz fusion, les pièces se cantonnent dans les faubourgs des six minutes. Un air de Sanguine Hum et de Big Big Train plane sur les compositions de Simon McKechnie mais son écriture reste fondamentalement originale.
‘Hymn of Apollo’ , un poème de Shelley, entre classicisme jazzy et rétro progressif, lance cet album. Le titre vous convie à un voyage musical temporel, parti du classique , il survole les années vingt avant d'atterrir en douceur dans les seventies sans que vous vous en rendiez compte. Décrypter ‘Jane Venham’ demandera plus d’efforts, le morceau peut se revendiquer d’un canterbury aux accents jazzy prononcés et touches folkloriques. Il conte l’histoire de la dernière femme jugée pour sorcellerie en Angleterre en 1712. Le premier instrumental sera ‘Year of Light’, en hommage à 2015, l’année internationale de la lumière. Le titre hésite tout du long entre Camel et Genesis, huit minutes délicieuses. Le message de ‘From My head to My Feet’ se résume à ceci : focalisez-vous sur le moment présent. Une courte pièce rythmique funky surprenante et légère comprenant deux soli de saxophone non loin de la fin. ‘Melita’ parle de l’île de Malte où l’artiste a grandit. Un titre qui mêle thèmes folks et canterbury avec de très belles sections de guitares et de basse et chanté pour partie en maltais. Le second et dernier instrumental arrive en sixième position. Près de douze minutes trente de prog fusion brillant où les talents de Simon et de Richard (à la clarinette cette fois) n’ont plus besoin d’être démontrés. Pour terminer notre voyage, retour dans le temps, à l’époque des pharaons avec ‘The Arpist’s Song’, un chanson tirée de hiéroglyphes gravés sur la tombe de Antef Ier, le chant du harpiste, dont voici la retranscription.
Cet album possède tellement de qualités que je ne sais par quoi commencer, le plus simple serait d’évoquer son seul défaut, sa pochette… oui c’est mince… Que dire de cette musique progressive légère et inventive, du choix des poèmes et des paroles ? Il faut que je salue également le travail de Adam, ami de McKechnie, au touché jazzy magnifique, sans qui l’album n’aurait pas été le même. Simon offre une belle alternative au rock progressif actuel, mélangeant diverses influences pour imposer un style assez unique au final. A découvrir d’urgence.
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