Titres
Formation en 2004
Stefan Stenberg [bassiste], Cody Ford [guitariste], Lars Ahlund [guitariste,clavier], Joel Ekelöf [chanteur], Martin Lopez [batteur,percussions]
Tellurian
Soen – Suède - 2004
Discographie studio :
Cognitive - 2012
Membres actuels :
Martin Lopez : batterie, percussions
Joel Ekelöf : chant
Joakim Platbarzdis : guitare
Stefan Stenberg : basse
Créé en 2004 par Martin Lopez, batteur de Opeth de 1997 à 2006, Soen a sorti sa première production en 2012 avec l'album Cognitive. Pour la petite histoire, à la sortie de cet opus un débat semble avoir agité la communauté métal au sujet de la filiation de ce groupe, de par ses "fortes ressemblances musicales", avec la formation américaine Tool. Passons.
Soen, c'est effectivement une ambiance. Qui ne laisse pas indifférent, à l'image de la pochette surréaliste de ce rhinocéros se délectant d'êtres humains. L'artwork a en effet été confié à José Luis Lopez Galvan, artiste mexicain dont les peintures décrivent un monde noir et dérangeant, un monde de rêves cauchemardesques peuplé de loups, de rats, de lapins et autres créatures rivalisant toutes entre elles de troublantes bizarretés. Un brouillage de cartes constant entre mondes animal et humain, sur un étrange fond de cannibalisme.
Ce qui m'a marqué en premier dans la majorité des titres est la prise de son effectuée sur tous les instruments, ainsi que le travail énorme à la batterie et aux percussions. J'ai vraiment eu l'impression d'être à côté du batteur. La grosse caisse est claire et précise, ça percute, ça pulse, un son d'enfer. Les baguettes sont omniprésentes, les rythmes et combinaisons s'enchaînent et se renouvellent constamment. Avec ce petit son à part entière, claqué sûrement sur le bord de la caisse claire, qui ressurgit toujours au bon moment pour donner un supplément de relief percussif. La voix de Joel Ekelöf, à la fois claire, feutrée dans certains passages, magnifiée dans les moments de contre-chant et d'écho, contribue à accentuer le côté mystérieux d'un monde suspendu où le temps semble s'être arrêté. Quant aux guitares, on entend jusqu'aux cordes de la basse qui claquent sur le corps de l'instrument.
C'est une gageure de décrire l'ambiance qui émane de cette musique. Une sorte d'éther très difficilement appréhendable par les mots, rempli d'intériorité. Il en ressort à l'écoute une sensation indicible de flottement hors du temps, une impression d'être ni dans ce monde réel, ni dans une sorte d'au-delà. A l'image d'une vision de l'âme qui voudrait s'élever mais reste prisonnière, enracinée dans une douleur bien terrienne. Entre le “Tabula Rasa” du système et l'état de pleine conscience d'un "Grand Tout" distillé par les mantra de ‘The Other's Fall’.
Cette ambiance trouve son climax dans “The Words”, une chanson qui prend aux tripes. A noter que si vous avez le moral dans les chaussettes par un dimanche après-midi froid et pluvieux, ce titre ne va pas forcément revigorer vos zygomatiques. Ce titre donne littéralement la chair de poule, peut aussi tirer des larmes selon l'accueil et la résonance que cette musique provoquera en chacun. Et cette voix, cette supplique … Un tout indicible de tristesse, de colère rentrée, de chagrin et d'impuissance.
“Pluton”, avec son alternance de moments atmosphériques de guitare solitaire, de voix reprises en écho, d'orages de batterie, pourra aussi à sa manière laisser une sensation de flottement, l'impression d'être nulle part. Un titre à la beauté vénéneuse.
“Ennui”, avec ses accords syncopés de guitare, “Void”, très varié par sa belle rythmique, sa voix solitaire, ses moments de basse qui claquent, son beau motif mélodique, ne manqueront pas de retenir aussi votre attention.
Un bel album à découvrir. De belles Soenorités, pour vous laisser happer et surprendre vraiment très très agréablement.
Site: http://www.myspace.com/soenmusic
Facebook : https://www.facebook.com/SoenMusic
Merci pour cette chronique , j'avais envie de faire un petit clin d'oeil car je un grand fan d'Opeth et je ne savais pas que Martin LOPEZ avait rebondi avec son propre groupe .Il est indéniable que nous retrouvons souvent les rythmes et le son Opeth à la guitare sans la richesse et complexité musicale de l'écriture e Mickael A .En tout cas merci LOLOPROG pour le choix de ce groupe pour la chronique , je cours acheter la galette.
Le 12/12/2014 par Gibs