Titres
Formation en 2012
Simon Collins [chanteur,guitariste,clavier,batteur]
Imaginez que Genesis ne se soit pas séparé, fermez les yeux et essayez de deviner ce qu’ils pourraient composer de nos jours. Sound Of Contact est peut-être un peu cela, un prolongement des compositions d’un des groupes mythique anglais du rock progressif des années 70 qui vira à la pop progressive dans les années 80.
Je n’écris pas cela uniquement parce que Simon Collins, le fils du Phil, est au chant et à la batterie, bien que sa voix ne soit pas loin de celle de son père. Les compositions de Dimensionaut sont un peu un prolongement des albums Mama et Invisible Touch, zappant par chance les deux derniers définitivement trop mauvais.
Douze titres dont une pièce majeure, Möbius Slip, déclinée en quatre parties et qui dépasse allègrement les dix neuf minutes. Le reste se compose de petits morceaux, la plupart assez pop avec quelques influences floydiennes et des passages instrumentaux progressifs. De la musique bien sage dans l’ensemble, trop sage, trop consensuelle surtout. Cela ne veut pas dire qu’elle sonne de manière désagréable, loin de moi cette idée, cela signifie simplement que le groupe aurait pu quand même s’aventurer sur des terrains plus originaux, prendre quelques risques pour apporter quelque chose de neuf au genre musical.
Mais Sound Of Contact c’est qui au juste ?
Nous trouvons Simon Collins au chant et à la batterie (cela vous surprend ?) et il s’en sort bien le bougre. Aux claviers Dave Kerzner. Aux guitares Kelly Nordstrom, à la basse Matt Dorsey. Wells Cunningham au violoncelle sur de nombreux titres, une belle idée le violoncelle, et enfin Hannah Stobart qui fait une apparition au chant.
Le bref titre d’introduction Sound Of Contact est dans l’esprit de Yes. La musique part ensuite dans une envolée lyrique étourdissante, un instrumental vraiment magnifique. Ces deux pièces constituent démarrage très prometteur. Pale Blue Dot avec son petit coté étrange et I Am (Dimensionaut) qui possède une belle construction progressive tiennent encore bien la route. Ensuite on s’enfonce dans une pop sympathique mais franchement pas à la hauteur du reste, ballades comme Not Coming Down contenant quelques éléments intéressants mais sans plus. Sur Remote View on se la joue un peu Beatles et Yes, pourquoi pas, ça n’est jamais désagréable, un peu éculé, mais bon. Beyond Illumination chatouille un peu Bob Marley et Phil Collins en solo, un mélange amusant lors de la première écoute, après ma foi... La voix de Hannah offre un bref dérivatif qui ne suffira pas à en faire un titre vraiment palpitant. Le groupe fait son Pink Floyd sur Realm Of In-organic Beings, c’est bien gentil mais il serait temps de passer à autre chose. Closer To You n’a fondamentalement pas de grand contenu, c’est un titre gentillet sans plus. Omega Point est un peu plus stimulant, sans doute pour préparer la dernière phase nettement plus consistante. Tout s’achève sur dix neufs minutes et quelques, Möbius Slip. Une introduction instrumentale pas très originale mais bien ficelée laisse la place à des sonorités hindoues sur lesquelles se pose le chant. On a enfin de la matière, au niveau des sons, de la construction même si toutes les parties ne sont pas d’égale tenue. Möbius Slip finit bien trop vite malgré sa durée, preuve qu’il mérite le détour ce qui n’est pas forcément le cas pour tout l’album hélas.
Il s’agit tout de même d’un concept, ça c’est une bonne nouvelle, je n’ai pas tout capté d’ailleurs, je dois l’avouer, mais qu’importe.
Pour finir avec cet album, vous l’avez compris ce n’est pas un franc coup de cœur, il n’a pas de gros défaut, ni de grande qualité. Les musiciens sont bons mais je me suis ennuyé un peu à son écoute. Les temps forts sont placés en début en fin d’album, le creux de la vague est long et entraîne une certaine somnolence, c’est bien regrettable.