Titres
Formation en 1994
Arkadius Antonik [chanteur,guitariste,samples], Sebastian Jensen [chanteur,guitariste], Ken Jentzen [bassiste], Tina [chanteur]
Lorsqu’il est question de metal et de folk, les artistes sombrent souvent dans le paganisme.
Le groupe allemand Suidakra, fort de près d’un quart de siècle d’expérience, semble avoir dépassé ce stade. La formation, menée Arkadius Antonick (ça doit être son nom de scène), raconte des récits inspirés de la mythologie celtique. Avec Cymbric Yarns, ils sortent leur treizième album chez AFM Records avec qui ils travaillent depuis 2011.
Cymbric Yarns s’apparente assurément plus à du folk progressif qu’à du pagan. Quatre voix, sans parler des choeurs, celles d’Arkadius, Sebastian, Marcel et Tina se croisent au cours de ces quarante minutes où pointent violons, altos, flûtes, harmonica, banjo et arrangements orchestraux.
Une femme en armure suivie par des guerriers avance dans un paysage désolé où le soleil perce à peine la couche de nuages. La magnifique pochette autant que la musique, qui réveille en moi de lointains souvenirs de Bretagne, m’ont décidé pour la version vinyle de Cymbric Yarns plutôt que la promotion numérique reçue à la rédaction.
L’album s'inspire d’une bande dessinée de Kris Verwimp et Filip Keunen, The Wall Of Doom, où il est question d’un guerrier légendaire nommé Odoric, qui combat les armées Pictes.
Les voix d’Arkadius et de Tina sont troublantes, la première est rugueuse et la seconde très éloignée des canons des chanteuses de metal (‘A Day And Forever’). Des chants guerriers (‘Serpentine Origins’) aux danses irlandaises (‘Snakehenge’), tout Cymbric Yarns se joue en acoustique si l’on passe sous silence la basse et les quelques arrangements orchestraux relativement discrets. L’album ne comporte qu’une seule pièce instrumentale, ‘Black Dawn’, à l’écriture cinématique. Le plus irlandais des dix morceaux figure au début de la face B de la galette, ‘Snakehenge’, peuplé de percussions, violons, flûtes et choeurs. Mais le folk de Suidakra prend parfois d’étonnants accents à la Ennio Morricone comme dans ‘At Nine Light Night’, ponctué de cloches et de guitares plus mexicaines que celtiques.
Passé le premier émoi graphico celtico vinyle, l’enthousiasme retombe quelque peu. Cymbric Yarns mérite la découverte mais ne restera pas un album mémorable non plus. La faute peut-être à un manque notable de dynamique et d’énergie tout au long de ces quarante minutes de musique.