Titres
Formation en 2008
Sunshild c’est un projet de Anthony Kalugin. Pour chaque album, il s’est s'entourer de nombreuses voix et musiciens, mais il est à la base un multi instrumentaliste et chanteur.
Sunchild nous livre une musique sur laquelle tout amateur de prog va se retrouver. Pour le meilleur ou pour le pire, Sunchild utilise les références musicales d’à peu près tous les groupes progressifs et néo progressifs connus. A l’écoute de Isolation, j’entends du Satellite, du Fish, du Riverside, du Marillion, du Supertramp et même une mélodie du Seigneur des Anneaux. Autant dire qu’il y a en pour tous les goûts. Alors faut-il hurler au loup ou se laisser faire ? J’aurais tendance à laisser courir et me laisser bercer par l’album. Même si Antony n’invente pas grand chose en terme de composition, Isolation s’écoute admirablement bien.
Isolation est le cinquième album du groupe, cinq albums de 2008 à 2012, une carrière assurément prolifique.
Isolation c’est aussi neuf titres dont trois dépassent la durée fatale de dix minutes, celle qui classe définitivement l’album dans la catégorie prog et réduit naturellement l’audimat par voie de conséquence.
No-Name Town commence comme un titre des polonais Satellite avec ses notes à la guitare, la rythmique qui suit et même le chant. On croit être revenu sur Evening Games mais non, le titre s’éloigne rapidement de cette première impression et se construit une identité plus personnelle avec entre autre la voix de Viktoriia Osmachko.
Le chant rocailleux de Anthony nous prend par surprise sur 64. Des chœurs puissants, des claviers très présents sur la fin, un chant râpeux, serait-ce la marque de fabrique de Anthony ? Pas désagréable en fait, un peu pompier sans doute et alors...
Berlin & Leningrad se développe sur plus de dix minutes. Sunshild semble faire moins appel aux classiques du prog pour composer ou bien je ne connais pas les références en question (ce qui est fort possible). Le morceau est assez original, construit, avec une basse en avant, des claviers à profusion, un beau solo de guitare, des voix off par ci par là. On reste un peu quand même sur un Fish qui aurait lâché la bride à ses musiciens.
La pièce majeure de l’album porte son nom, Isolation.
C’est un magnifique chant à capella (un thème proche du Seigneur des Anneaux lors de la bataille pour reprendre Osgiliath) qui démarre ce titre décliné en quatre actes. Le thème sera repris plusieurs fois d'ailleurs dans la troisième partie.
Un instrumental ou alternent des soli suit le chant. Claviers et guitares s’offrent une belle sarabande. Rien de très technique, juste bien ficelé. Quand le chant revient on croit entendre Fish sur un de ses derniers albums solo, une musique un peu rock, la voix éraillée, et des textes qui ne sont pas très loin de la verve du poète et géant écossais.
La troisième partie flirte avec les sonorités électro pendant quelques secondes et cela sonne assez bien, il faut en le reconnaître.
Sur la quatrième partie, vers la minute cinq et quelques, vous découvrirez un emprunt à This Is The Twenty First Century de Marillion puis un clin d’œil à Supertramp et Pink Floyd, rien que ça.
Alors manque d’originalité musical, un peu quand même, il ne faudrait pas se mentir non plus. Mais tout cela s’écoute vraiment bien, alors pourquoi ne pas se faire plaisir ?