Titres
Formation en 2001
Thomas Thielen [chanteur,guitariste,clavier,batteur]
Psychoanorexia c’est une album quatre titres de t...
Avec une telle introduction vous pourriez prendre peur, et il faut bien le reconnaître. Il vous faudra un certain courage pour attaquer cet album pas totalement comme les autres.
Thomas Thielen, alias t est un chanteur multi instrumentaliste et producteur allemand sort ici chez Progressive Promotion Records son quatrième album solo.
Solo ? Solo de chez solo. Il est tout tout seul, sauf pour l’artwork réalisé par Katia Tangian.
Pas facile de rentrer dans l’univers de t, tout d’abord du fait de la longueur des titres qui vont de huit minutes pour le plus court à vingt pour le plus long. Ensuite parce que Thomas change de style de chant plusieurs fois sur le même chanson, passant d’un genre à la Peter Gabriel dont il s’inspire souvent à un timbre parfois très maladroit sur quelques passages.
Psychoanorexia construit un univers musical complexe, remplit de références à de nombreux de groupes, de Gabriel à Genesis en passant par Marillion ou encore Satellite. On ne peut s’empêcher de penser l’atmosphère de Birdy.
Les titres ne sont pas linéaires, découpés souvent en deux ou trois parties sauf pour le plus court, The Irrevelant Lovesong.
The Aftermath of Silence débute l’album sur une longue partie instrumentale relativement lente, une belle mise en place pour ce qui va suivre. Le chant arrive, toujours très calme puis monte de manière sublime. Birdy ou Passion ne sont vraiment pas très loin, la musique très visuelle construit une atmosphère nocturne assez envoûtante. Au bout de neuf minute on passe en douceur à un autre timbre, plus rauque, une mélodie toujours lente que rythme un refrain “I’ll take you there” à peine modulé. Suit une partie instrumentale bien menée débutant sur des cordes puis du cor et un piano. Le dernier couplet est chanté avec une voix à la limite de la maladresse. Étonnant et très beau.
Kryptonite Monologues sombre dans un style très industriel assez chaotique. Le titre est nettement moins facile à suivre, ni dynamique ni mélodique, partant un peu dans tous les sens, mélangeant beaucoup de genres de Queen à Genesis, enchaînant les changements de rythme sans pitié. C’est assez génial mais au combien difficile à écouter, grand public prenez peur !
Un passage paisible au piano, clarinette et violons vous autorise enfin une pause, enfin c’est que vous allez croire avant qu’un orchestre philharmonique wagnérien écrase tout sur son passage et s’en aille comme si de rien n’était, laissant juste une basse et le chant sur la scène dévastée.
Allez je l’avoue, ce sont des constructions incroyables, un peu démesurées, t n’a franchement aucune pitié pour notre âme.
The Irrevelant Lovesong est un très beau titre, touchant, accessible, qui contraste violemment avec le précédent, si voulez faire découvrir l’artiste à un être humain normalement constitué, commencez par ce morceau.
Avec Psychoanorexia on repart sur un long format, troisième titre de l’album dépassant les dix huit minutes. Même pas peur. Après un début très sombre on retrouve un peu l’idée de Kryptonite Monologues en moins chaotique cependant, du coup peut-être moins intéressant également. Peut-être que mon cerveau fatigué a été atteint par une saturation musicale profonde. L’autopsie le dira.
L’album possède de sublimes passages instrumentaux, quelques solo de guitares mémorables, des breaks surprenant et beaucoup de piano. Vous entendrez des cuivres, des violons, des flûtes, sans doute des synthétiseurs, mais là dessus, aucune certitude. Hélas le son manque clairement de limpidité et souvent les instruments et le chant se noient de manière un peu indistincte.
Il faut reconnaître à t un génie certain, un manque total de considération pour la rentabilité commerciale et le désir d’aller jusqu’au bout de la créativité sans frein. Après, difficile de vous encourager ou non à écouter cet album. Il est étonnant, fabuleux par bien des aspects, mais également difficile à appréhender. J’ai beaucoup aimé, pas à la première écoute, ni même à la seconde, il faut apprivoiser son univers et le faire sien.
Par contre dommage pour le son. Sur ce genre d’album, il devrait être particulièrement soigné pour offrir à l’oreille toutes les nuances subtiles des instruments qui se noient souvent dans la masse.