Titres
Formation en 1967
Edgar Froese [clavier] jusque 2015, Thorsten Quaeschning [clavier], Hoshiko Yamane [violon,violoncelle], Ulrich Schnauss [clavier]
Cinquante années nous séparent des débuts de Tangerine Dream. Autrefois précurseurs de ce qui allait devenir la musique électronique, le Krautrock, et qui a donné naissance plus tard à l’électro, la techno, la house, la dance, le dubstep, ils sont aujourd’hui parmi les derniers représentants d’une espèce quasi disparue.
Ce qui en 1967 représentait un exploit technologique avec des synthétiseurs analogiques à tubes bardés de câbles et hauts de deux mètres n’est plus au vingt et unième siècle qu’un jeu que l’on pratique avec un clavier, quelques séquenceurs et un logiciel Cubase dans sa chambre d’étudiant.
Mais, et ce malgré le décès de son fondateur Edgar Froese en 2015, Tangerine Dream est encore là et nous propose Quantum Gate, dernier album depuis Cruise Destiny en 2013.
Ma période Krautrock remonte à l’adolescence, époque où mes goûts musicaux étaient mal dégrossis et pendant laquelle mes exigences en terme de composition étaient moins fortes. J’aimais écouter ces sons électroniques alors nouveaux en fond sonore, occupé à autre chose, ou comme musique d’ambiance pour parties de jeu de rôle. Si je me suis plongé aujourd’hui dans Quantum Gate, ce n’est pas en qualité d’expert du genre, mais plus en curieux, alors soyez indulgents.
Quantum Gate, fort de neuf titres et une heure et quart de musique, ne va pas chambouler ma vision du Krautrock. Quarante années après mes premières expériences de musique électronique, le travail de Tangerine Dream me touche aussi peu. Si leur technicité reste inchangée, le manque d’âme de leurs compositions l’est également. Quantum Gate propose des ambiances, nappes de claviers rythmées par des séquenceurs, riches en basses et pulsations électro répétitives qui ne m’évoquent absolument rien. Cela donne un fond sonore agréable qu’il vaut mieux écouter avec distance. Une immersion au casque dans cette absence de matière risque de s’achever par l’arrachage du jack après un premier titre déjà très long (‘Sensing Elements’). Vers le milieu du Quantum Gate, des passages plus introspectifs, des sons de guitares, de violons, donnent aux sons à transistors et condensateurs un semblant d’âme plus tangible (‘Non-Locality Destination’, ‘Identity Proven Matrix’). Pas assez pour me captiver cependant.
J’étais curieux d’écouter ce qu’avait pu devenir le Krautrock de mon enfance. Quantum Gate n’apporte qu’une réponse décevante à l’édifice électronique du groupe allemand. Musique de fond, d’ascenseur, d’ambiance, l’album est sans grand intérêt.
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