Titres
Formation en 2005
Sam Meador [chanteur,guitariste,clavier], Matthew Earl [saxophone,percussions,trombone,trompette], Brent Vallefuoco [guitariste], Ali Meador [chanteur]
En piochant au petit bonheur dans la pile des chroniques en souffrance, je tombais sur du black metal cinématique venu de Lake Forest en Californie. Xanthochroid se lançait en 2017 dans une saga, Of Erthe and Axen, avec un première partie publiée cet été et la seconde qui arrive mi octobre. Du metal symphonique entre le requiem de Mozart et Carmina Burana de Carl Orff avec force de double pédale, growl soft et choeurs.
Le premier album comportait huit morceaux pour trois quarts d’heure de musique, le second opus, à peine plus long, possède le même nombre de pistes. Il ne faut pas craindre les mélanges de genres pour aborder Xanthochroid, car, entre les instruments à cordes, les cuivres, les guitares acoustiques et électriques, le piano, les claviers, la batterie à double pédale frénétique, les choeurs et le growl, la partition n'oublie aucun pupitre.
Le monde d’Etymos, d’abord gouverné par les immortels, sombra dans le chaos avec l’arrivée de monstres ailés. Après des milliers d’années de prospérité, les royaumes connurent des âges sombres. Puis, un jour, au milieu de l’océan d’Axom, une île volcanique surgit des flots. Quand les laves et les vagues furent apaisées, des voyageurs, venus de tous les royaumes y convergèrent pour fonder un nouveau monde. Of Erthe and Axen conte cette saga médiévale fantastique où deux empires s’affrontent et deux jeunes gens (Thanos et Vera), que tout séparent, s’éprennent l’un de l’autre. Le récit ne possède pas la profondeur d’un Silmarillion, mais l’histoire tient la route, avec sa genèse, ses royaumes, ses personnages, ses intrigues. Tout est prêt pour un grand conte fantastique.
Si dans la première partie de Of Erthe and Axen, la voix délicate de Ali Meador faisait de nombreuses apparitions, dans la seconde, le growl clair est plus présent avec abondance de choeurs. Nous la retrouvons tout de même en duo dans ‘Walk With Me, O Winged Mother’, un des très beaux morceaux de cet album.
Les arrangements symphoniques font bien plus qu’enrichir la musique de Xanthochroid, ils sont au coeur de la partition comme les choeurs. Le black metal ne se manifeste que par ce growl crié et une double pédale parfois déchaînée. Entre l’ouverture symphonique ‘Reveal Your Shape, O Formless One’ et le happy ending ‘Toward Truth and Reconciliation’ de plus de onze minutes, prennent place six morceaux où se mêlent metal et classique, avec de délicieux passages au piano (‘Of Aching, Empty Pain’), de magnifiques choeurs (‘Through Caverns Old and Yawning’) et bien entendu force de guitares.
Xanthochroid n’abuse pas, comme d’autre groupes, de ces arrangements à cordes qui transforment souvent l’orchestration du métal symphonique en soupe insipide. La musique garde tout au long des cinquante minutes un rythme épique et les morceaux restent suffisamment variés pour maintenir l’intérêt de bout en bout.
Il existe pléthore d’albums dans cette veine, soyons honnêtes. Cependant, de temps à autres, l’un d’entre eux sort du lot, et Of Erthe and Axen en fait partie. A découvrir donc.
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