Titres
Formation en 2006
Jonah Luke [chanteur,guitariste,clavier], Ángel Millán [batteur,percussions], Max Moritz [bassiste], Maese 1001 [samples] depuis 2020
En 2017 Laurent nous présentait le trio espagnol The Foxholes avec leur album Sci-Fox. Pendant le confinement ils nous livraient un live, qu’à ma grande honte je n’ai pas encore écouté, et comme ils disposaient encore de temps, ils composèrent cette fois un album studio cinq titres, Foxholesque, toujours chanté dans la langue de Don Quichotte De la Mancha.
Pas de moulin sur la pochette très colorée signée byToro, mais des personnages d’animes masqués, perdus dans le désert, faisant dos au soleil levant qui émerge de rochers; une femme aux cheveux rouges tressés tenant un masque d’alien à la main droite, un couple en tenue de soirée portant des lunettes steampunk où l’homme en costume noeud de papillon et chapeau noir tient dans une main gantée un crâne, dans l’autre une boule de cristal, un homme à la chemise rouge, masqué d’un loup, qui lève la main, paume ouverte vers le ciel, et deux autres femmes en arrière-plan plan dont l’une semble brandir un livre devant elle. Si vous regardez bien, vous verrez également un poteau sur la droite en dépliant le digipack, poteau qui semble tendre une corde qui apparaît au sommet de la pochette. Je n’ai pas décrypté la symbolique s’il y en a une, mais le résultat est assez plaisant à regarder et sort de l‘ordinaire.
J’ai écrit que Foxholesque contenait cinq titres, mais en réalité un sixième figure à la fin, ‘La Sed Que Yo tengo’ tiré de l’album bRutaL de 2011. Un bonus que le groupe a pris l’habitude de placer dans leurs albums, peut-être pour donner envie de découvrir leurs précédents disques.
Le rock progressif de The Foxholes sonne parfois très rock, presque metal, et un peu blues comme le souligne avec humour un texte dans le digipack : “Cet album peut contenir des traces de blues et de metal”. D'ailleurs les deux premiers morceaux ‘Cruzada’ et ‘Orbe’ sont plus de facture rock que progressive avec des guitares un poil heavy, une basse bondissante, de gros riffs et une batterie relativement carrée. Cela s’écoute bien mais ça ne casse pas non plus des briques.
‘La Sed Que Yo Tengo’ sonne comme un “Vamos a la playa, oh ho ho ho” un peu plus élaboré, preuve que The Foxholes a fait beaucoup de chemin depuis leurs débuts. Je ne m’attarderai pas sur ce bonus de remplissage, je vais surtout vous parler du troisième morceau, ‘Vepar’, que je trouve en tous points remarquable. Plus symphonique qu’électrique, le titre, quasi parlé, avance lentement, de manière solennelle. Il monte en puissance sur le refrain “Oh, on ka Veh-par ag na”, comprenez “il n’est pas en feu” en hindi. “J’ai imaginé un jour que j’invoquais une tempête qui déployait toute sa fureur…” écrit Jonah dans ‘Vepar’. Si vous lisez l’espagnol, vous goûterez comme je l’ai fait la saveur des paroles de cette fabuleuse chanson.
‘Who Do You Think You Are?’ est fortement marqué par l’influence de Pink Floyd, même s’il s’en détache par moment. Un peu trop sans doute pour qu’il me touche autant que le précédent titre.
Le titre album, ‘Foxholesque’, possède d’indéniables accents metal avec ses coups de boutoir, de basse et de batterie sur de gros riffs de guitares. La suite contredit quelque peu cette ouverture, s’orientant vers un heavy progressif musclé. ‘Foxholesque’ constitue la seconde belle découverte de cet album, offrant des paysages sonores variés, de belles plages instrumentales, et pour ne rien gâcher, plus de dix minutes de musique.
Foxholesque m’a principalement séduit avec ‘Vepar’ et ‘Foxholesque’, dans une moindre mesure avec ‘Who Do You Think You Are?’. Cet album est indéniablement rafraîchissant par son énergie sans artifice, le genre de musique que l’on aime entendre en live, et cela tombe bien, j’ai Konzert à écouter.