Titres
Formation en 1999
Guillaume Cazenave [composition,samples], Rémy Cazenave [], N. Edrudt [batteur], Marie-Christine Bonnefleur [], Nathanael Cazenave Bonnefleur []
L’EP Dogs fut composé spécialement pour la réédition du livre du même nom, un roman de quatre-cent-quinze pages qui raconte l’histoire d’un prisonnier vendu à une famille bourgeoise comme esclave, comme la nouvelle réforme carcérale l’autorise.
Les trente-deux minutes de l’album servent de support à la lecture du roman de Guillaume Cazenave mais peuvent s’écouter sans le livre. Initialement envisagé comme de la musique ambiante, le projet a très rapidement dérapé grâce à l’univers sonore très éclectique de The Odd Gallant. Nous retrouvons les rythmiques étonnantes de Official One, son metal progressif électro expérimental mais, et ceci est nouveau, de nombreuses références au répertoire classique, Mozart, Bach, Carl Orff et sans doute bien d’autres.
Trois titres de durée quasi semblable aux noms peu évocateurs (‘AG’, ’HR’ et ‘SZ’) constituent cette BO littéraire principalement instrumentale. Le premier débute de manière cinématique, façon film de science-fiction (Alien) agrémenté de quelques éléments symphoniques, puis il glisse progressivement vers quelque chose de rythmé, jazzy, dubstep avec des choeurs lyriques et des cuivres. Raconté ainsi, cela peut sembler très étrange. A écouter, c’est du plus bel effet.
‘HR’, d’abord sombre et solennel avec ses voix façon requiem bascule très vite sur une messe déconstruite sur fond de toccata électro pour atteindre une écriture presque “normale” quand Guillaume se met à chanter. Le titre revient alors sur la toccata avant de flirter avec des guitares et des orgues jazzy secoués de choeurs. Vous suivez toujours ? Enfin, la toccata/requiem resurgit une dernière fois avant de s’effacer avec le retour du chant.
‘SZ’ mêle classique, jazz, world music et cinématique dès son ouverture avant de nous embarquer dans une longue narration aux guitares parfois rock où pointent saxophone, flûte, trompette, choeurs et cordes. Le titre s’achève par la rencontre improbable du contemporain, de l’expérimental, du blues et d’un choeur classique. C’est juste magnifique.
Lorsque Dogs a résonné pour la première fois dans le salon, mon post ado fan de prog a déclaré : “Ben dis donc, t’écoutes vraiment des trucs de plus en plus bizarres”, presque un compliment de la part de ce geek dépressif. C’est vrai, Dogs, comme toutes les compositions de The Odd Gallant, sort de l’ordinaire. En à peine plus de trente minutes, Dogs construit un univers truffé de références cinématographiques, classiques ainsi qu’à sa propre discographie et je l’avoue, je trouve cela purement génial. Livre ou pas livre, écoutez cet O.V.N.I. inclassable.