Titres
Formation en 2012
The Red Paintings est un groupe australien qui se revendique comme progressif. Ils sont soutenus par le label Bird’s Robe Records, label australien qui distribue la musique de groupes progressifs et alternatifs.
La musique du groupe est cependant très éloignée de l’orgue Hammond et du Melotrom. Pour composer leurs mélodies, ils font plus usage du violon, violoncelle et autres instruments classiques, remplaçant avantageusement les claviers. Vous entendrez bien sûr une basse, une guitare, une batterie et même un Moog, comme quoi… La voix de Trash va de la douceur à la rage sans limite, un timbre accrocheur et un étrange personnage sur scène.
Difficile de rester indifférent à l’univers de ce jeune groupe qui signe ici, avec The Revolution Is Never Coming, leur premier album assez inclassable.
Sur scène, en effectif réduit, nous trouvons Trash Mcsweeny au chant, guitare, basse, claviers, Ellen Stancombe au violon et chœurs, Ryan Ven Gennip à la basse, Andy Davis à la batterie et Dave Sue Yek au violoncelle. Pour l’enregistrement de l’album, de nombreux autres artistes étaient présents, un petit orchestre en fait, presque une vingtaine de musiciens.
La présence de nombreux instruments à cordes et à vent dans le groupe n’en font pas un album symphonique loin de là. Ils prennent lieu et place des habituels claviers et synthétiseurs du rock progressif. L’avantage évident de cette démarche est la richesse infinie que procurent ces sons acoustiques à l’oreille. Évidemment, ce n’est pas la voie de la facilité qu’a choisi Trash pour un premier CD. Mais le résultat est là : un son profond, riche, splendide en fait.
Une fois n’est pas coutume, pour aborder l’univers musical de The Red Paintings, je conseillerai de commencer l’album par le single Wasp. Le morceau est un des plus accessible, direct et assez court.
Ensuite, revenez au début et laissez-vous porter par ces treize titres souvent assez géniaux. Géniaux parce que vraiment différents de ce l’on écoute souvent, géniaux par l’univers qui se dessine dans la musique et les paroles.
Dans les pièces incontournables il y a le single Wasp, le seul titre électro rock où les instruments acoustiques sont loin.
Dead Children ne peut laisser indifférent rien que par son début déchirant et chaotique.
Streets Fell Into My Window fait référence à Alice de Lewis Caroll. Écoutez la voix de Trash et osez dire que ça ne vous touche pas… Un titre très bien construit, récitatif au début avec des violons, des couplets en souffrance et un refrain qui tranche franchement, un instrumental quasi acoustique et la fin qui revient au récit. Wow !
La chinoiserie Hong Kong semble insignifiante au premier abord puis finalement la pièce prend de l’ampleur peu à peu, par petites touches successives pour finir par quelque chose d’énorme. Soyez patients, il se développe sur près de neuf minutes qui s’achèvent de manière spectaculaire, limite Punk.
Deleted Romantic apporte un break bien agréable après cette débauche de violence, l’occasion de profiter une nouvelle fois du timbre de Trash.
Tout finit par une explosion de révolte, The Revolution Is Never Coming - il faut être génialement lucide et torturé pour écrire un truc pareil - plus huit minutes dérangeantes, parfois très violentes. Un morceau assez complexe qui laisse entendre tout le monde tour à tour. Terriblement lucide et désespéré !
Trash est un personnage sombre, engagé, torturé et son univers musical lui ressemble. Il défend les droits des animaux, aborde le thème du suicide chez les ados, sur scène, coiffé de son étrange chapeau, un D2R2 dans le dos, entouré de trois geisha, il se livre mais avec une réserve pudique et invite le publique à peindre sur ses morceaux.
The Revolution Is Never Coming (j’adore le titre), est un coup de cœur, n’en doutez pas. Même s’il ne possède pas tous les canons du prog, il utilise quelques une de ses ficelles comme les groupes comme Muse Placebo ou Colplay. Un album fascinant et très fort.