Titres
Formation en 2002
Andy Tillison [clavier], Luke Machin [chanteur,guitariste], Jonas Reingold [bassiste], Theo Travis [flute,saxophone], Morgan Agren [batteur]
Après que l’on ait cru, il n’y a pas si longtemps que la groupe The Tangent allait disparaître de la scène musicale, le voila qui revient avec une nouvelle line up et un nouvel album, le septième. Mais non content de reprendre le flambeau, Andy prend le risque du concept album mais également s’éloigne fortement des canons du rock progressif.
Le Sacre du Travail navigue entre musique classique, contemporaine, rock progressif, blues et jazz, une symphonie en cinq mouvements renouant avec les grands moments des années 60 70, à l’époque où les compositions pouvaient prendre tout les risques, des similitudes avec Deep Purple, Camel, Moody Blues.
Aux commandes de cet album Andy Tilinson bien entendu mais également Gaving Harrison, David Longdom, Jakko M. Jakszyk, Jonas Reingold et Theo Travis.
Cinq mouvements et trois titres bonus dont un live datant de l’époque Punk de Andy composent l’album, tout un programme. Des pièces de durées diverses, la plus longue dépassant les vingt deux minutes, la plus courte trois minutes.
Le premier mouvement, Coming Up The Hour, après un démarrage de musique impressionniste fait appel aux atmosphères de la période psychédélique et annonce la couleur avec un texte d’introduction totalement dépriment, où la journée d’un homme est décrite de manière désespérante, sommeil, réveil, transport, travail, transport, copulation et télévision...
Morning Journey & The Arrival, débute sur de la musique classique puis s’aventure sur le terrain du contemporain, du jazz et du prog, un étrange mélange audacieux de plus de vingt deux minutes où des passages à la Yes et Genesis côtoient des expérimentations risquées. Il faut une certaine ouverture d’esprit musicale pour aborder cette explosion de genres mis côte à côte. Malgré c’est étonnant melting pot, le titre s’écoute très bien, sans réel effort.
Le troisième mouvement avec près de vingt minutes de musique est dominé par du jazz fusion. La flûte traversière tient une belle place ainsi que l’orgue jazzy. Un petit air de Big Big Train, pas déplaisant du tout sur quelques mouvements, un peu de saxo, des passages rythmiques délicieux, on se régale. Encore une fois, les pièces de se puzzle musical s’assemblent à la perfection pour former un magnifique morceaux envoûtant.
A Voyage Through Rush Hour sonne très Tony Bank’s au piano dans Genesis ou George Gershwin dans un Américain à Paris, mélange improbable me direz-vous? Non, écoutez donc ce court instrumental, vous serez certainement bluffé. Une toute petite pièce absolument géniale.
La symphonie s’achève sur le dernier mouvement, Evening TV qui est repris en version edit à la fin de l’album. Un démarrage sur des claviers clairement d’un autre âge, du Neoprog dans toute sa splendeur déchue pendant deux minutes avant de se glisser progressivement dans d’autres univers pour revenir de temps au temps au clinquant des années quatre vingt. C’est vrai que le genre colle aux paillettes des émissions de télévisions du samedi soir, Champs Elysées et autres sous variétés du même acabit. Andy place un couplet mystérieux chanté en français où il parle du sacre du travail et de la famille nucléaire. Ce n’est pas mon mouvement préféré musicalement parlant mais il finit bien l’oeuvre.
La symphonie est réellement magnifique, osée, riche et intéressante. Elle ne parlera sans doute pas à un large public mais les mélomanes ne s’y tromperont pas, il s’agit de grande musique au sens noble du terme.
Les trois derniers titres sont à mettre à part, il s’agit un peu de remplissage de CD, pas forcément très utile. Une version edit de Evening TV, comme si le prog avait une chance de nos jours de passer aux grandes heures d’écoute sur les radios nationales, un morceau de la période Punk de Andy, bon... et puis Mulffled Empathy qui lui, cohabite agrablement avec les cinq mouvements, même s’il n’en a pas l’envergure.
Un sacré retour en force pour The Tengeant qu’on ne peut que recommander chaleureusement aux esprits ouverts. Très bel album mais qui demandera un peu d’effort quand même. Ce n’est ni de la pop, ni du prog, ni du jazz ni du classique ni du contemporain, c’est à part.