Titres
Formation en 2010
Jean Robert Viita [chanteur,clavier], Erik Borgen [chanteur,guitariste], Stig André Clason [guitariste], Morten Clason [flute,saxophone], Arnfinn Isaksen [bassiste], Sam Arne Nøland [batteur]
Si, comme moi, vous êtes toujours à la recherche de la quadrature du cercle progressif des années 70 et 80, The Windmill (le moulin à vent) vous deviendra vite indispensable.
Comme pour les deux premiers albums, To Be Continued et The Continuation, force est de constater que “Tribus“, le troisième opus de ce combo norvégien, est également structuré à l’ancienne, un épique, deux titres de dix minutes et deux de quatre minutes. En survolant le terrain musical de The Windmill, on est conquis par sa personnalité affirmée ainsi qu’un son maison, même si on peut aisément repérer des balises éclairées à la Jethro Tull, Camel voire Deep Purple, et des faisceaux lumineux néo prog à la Arena ou IQ.
Pour illustrer mon propos, je vous invite à écouter ce ‘Not Alone’ de l’album The Continuation, aucun titre de Tribus n’étant disponible au moment de la rédaction de cette chronique.
Le titre d’ouverture ‘The Tree’ est un épique de plus de vingt minutes, un des sommets de l’album, qui vous situera d’emblée dans l’ambition musicale de The Windmill ; un scénario de film qui se déroule ainsi : une introduction acoustique guitare et flûte suivie d’un passage néo prog à l’assise rythmique solide, avec une partie chantée ponctuée par un saxophone qui enchaîne un épisode jazzy plein de fraîcheur ; puis des chœurs à l’ancienne avec claquements de doigts avant de rebasculer sur du néo prog classieux, un passage arabisant ponctué de Jethro-Tulleries de très bon aloi et enfin une conclusion très symphonique. Que dire, un très réussi kaléidoscope musical !
J’ai eu plus de mal avec le titre suivant ‘Storm’, le mal nommé, qui étire ses dix minutes instrumentales avec monotonie et, à mon humble avis, ne délivre aucun éclair de génie dans cette tempête ; rassurez-vous, le très rock ‘Dendophenia’ va vous secouer les neurones, un titre à la Deep Purple, très bien fichu, avec des guitares puissantes, une section rythmique pêchue et des claviers évoquant la patte de Jon Lord.
‘Make Me Feel’ est un autre sommet de l’album, un témoin du savoir-faire du groupe, un titre allant crescendo, empli d’émotion dans sa première partie riche en harmonies vocales et donnant libre cours aux différents instruments dont un final somptueux à la guitare.
Enfin, ‘Play With Fire’, titre plus folk que les précédents, vous apportera quatre minutes de fraîcheur et d’optimisme pour faciliter l’assimilation de l’ensemble, une sorte de digestif bienfaisant en fait.
Au final, cet opus est fortement recommandé pour tout amateur de prog qui se respecte, et préparez-vous avec The Windmill à succomber à une combinaison alchimique dans les univers néo prog et rétroprog aux mélodies fortes, à la fois inspirée, résolument moderne et diaboliquement vintage !