Titres
Formation en 2005
Andrea Portapia [], Matt Zwick [clavier], Danny Gosteli [batteur] jusque 2016, Guillaume Carbonneau []
Ticket to the Moon, nous vous en avons déjà parlé à plusieurs reprises, tout d’abord pour la very first chronique de leur premier album (c’était nous), puis pour la release party du second il y a peu, et enfin aujourd’hui pour vous parler du dit album, Ae Sense Of Life.
Trois années séparent les deux disques du groupe franco suisse. Dilemna On Earth, leur première création, pouvait aisément se cataloguer métal progressif, son successeur, sans renoncer à ses premiers amours, étend sa palette artistique à d’autres mouvances du progressif.
Tout d’abord, observons l’objet. Une pochette cartonnée beige sur laquelle figure une pieuvre et le nom du groupe, conserve, tel un écrin, le nouvel album. Artwork noir, fond étoilé, la pieuvre revient, prisonnière d’un dodécaèdre. Dix pistes, les pièces éparses de la nécessité commerciale des plates-formes de téléchargement, construisent les cinq titres de l’album. Bruitages, voix off et des morceaux majoritairement instrumentaux forment l’essence de Ae Sense Of Life. La fougue du jeune quatuor a laissé place à une écriture plus contrôlée, hésitant entre post rock, progressif et métal. La musique joue entre passages cinématiques et accélérations plus denses. Textes parlés en allemand, un peu de chant en anglais, des paroles de Chaplin sur la dernière pièce, Ticket To The Moon nous entraîne dans un voyage steampunk étonnant. La faiblesse du groupe reste inchangée cependant, le chant qui manque toujours de technique. C’est le seul bémol de ce nouvel opus, car pour le reste, nous découvrons un bien bel ouvrage. L’équilibre de la composition, son côté épuré, construisent une atmosphère très immersive. Les influences de jeunesses du groupe s’estompent. Ticket To The Moon affirme son style. Au coeur du son, les guitares de Andrea. Les claviers restent souvent en retrait et la basse de Guillaume vient en premier plan régulièrement. La batterie, claire, s’invite sur les sections pêchues et s’efface lors des passages cinématiques. Le chant, tenu par Daniel, le batteur, et Andrea le guitariste, ne fait que quelques courtes apparitions et encore, pas sur toutes les pièces.
Après une courte ‘Intro’, ‘The Call Within’ se met en place, chant et refrain en anglais, un modèle de titre progressif avec son instrumental, son break planant peuplé de voix d’enfants et une reprise finale. ‘Patient 730100’, en deux parties, aborde le côté post rock cinématique de l’album. Une première pièce riche en effets sonores et sa voix off en allemand. La seconde partie ‘Resurection’, démarre djent mais la suite se fait post space rock. ‘Father’ poursuit sur des sons d’océan et la voix d’un narrateur nostalgique qui revient sur ses souvenirs d’enfance alors que la guitare électro acoustique s’installe. ‘Father’ n’est que l’introduction de ‘Foetus’, le second titre chanté de l’album avec en son coeur un instrumental hypnotique et une troisième partie nettement plus dynamique. Dix minutes fabuleuses. ‘Perpetual’ se déclinent en deux pistes métal progressives dans le plus pur style de Dream Theater où trône un bien rare solo de claviers ainsi qu’une fabuleuse section basse guitare. Après un bref ‘Interlude’, l’album conclut en bouquet final. ‘Hynkel’ électro progressif, angoissant sur des paroles de Charlie Chaplin.
Difficile de donner une préférence à un morceau plus qu’à un autre sur Ae Sense Of Life. Bien entendu je suis plus fan des instrumentaux mais le chant ne durant jamais longtemps, je me fais aussitôt happer par la musique. Ticket To The Moon signe là un très bel album et confirme les espoirs que nous avions mis en eux en 2012 en découvrant Dilemna On Earth. Je ne peux que vous inviter à découvrir ce groupe, d’autant qu’en live c’est encore meilleur.
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Vidéo :