Titres
Formation en 2013
Nick Beggs [chanteur,bassiste], Roger King [guitariste,clavier], Marco Minnemann [batteur]
Invités :
Ricky Wilde: clavier, programmation, guitares, choeurs
Frank Van Bogaert: claviers, choeurs
Nick D’Virgilio: batterie, claviers, guitares
Gary O’toole: batterie
Lula Beggs: chant
Nick Beggs cela vous dit quelque chose ? Non ? Bon alors Lifesigns alors ? Toujours pas ? Vous lisez vraiment ce webzine parfois ? Si je vous dis Steven Wilson, ça vous parle plus ? C’est bien ! Le bassiste aux cheveux longs qui joue comme un dieu avec lui, c’est Nick Beggs, ça y est, vous le remettez ? Bon, et bien The Mute Gods, c’est lui avec Marco Minnemann et Roger King. Leur projet, tout neuf, tout beau, signe son premier album chez Inside out et sort le 22 janvier.
Nick Beggs nous le connaissons mieux pour son jeu de stick de très haut vol que pour ses performances vocales. Marco a joué avec de nombreux artistes et possède son propre projet solo avec un tout dernier album intitulé Celebration. Roger King joue des claviers avec Steve Hackett depuis plus de vingt ans. Avec un tel trio et ses invités, que pouvait-on espérer comme musique, si ce n’est du bon gros prog ? Et bien non, perdu.
Ce nouveau projet risque d’être inclassable. Jouant très pop puis se vautrant dans le prog pour explorer ensuite des univers psychédéliques, il va mettre à mal vos repères. J’ai été réellement déstabilisé à la première écoute par cet album pop un peu mièvre parsemé de mines. Vous marchez, chantonnant, dans un pré rempli de fleurs, l’air embaume et soudain clic, boum, la terre est projetée dans le ciel et les morceaux de votre cerveau éparpillés dans les boutons d’or et clochettes ensanglantées. Le jeu des contrastes violents, comme dans le dernier Wilson, serait-il une nouvelle vogue musicale ?
Après un premier titre fadement pop/alternatif ‘do nothing till you hear from me’ et un début de second inquiétant, ‘praying to a mute god’ prend des tonalités progressives et commence à titiller mon intérêt. Mais ‘night school for idiots’ revient très vite sur des motifs beaucoup trop sages. Trop sages ? Oui bien sûr… les paroles le sont nettement moins. Sur des mélodies légères, se posent des mots très forts dénonçant l’obscurantisme, la soumission, le fanatisme, bref le portrait peu flatteur de notre société actuelle, le tout chanté avec le sourire. Avec ‘feed the troll’ le ton change du tout au tout. La musique se fait inquiétante, décousue, nous avons enfin à faire à une matière sonore non formatée. L’album continue sur cette voie, proposant un hard rock qui flirte avec Gong, si si ! c’est possible ! ‘your dark ideas’ est ainsi, gravement déjanté donc très intéressant. Claviers et guitares se lâchent soudain, et ce n’est pas trop tôt. ‘last man on earth’ revient, gentillet, un peu insipide, même si le titre s’écoute bien, il s’oublie aussi vite. Suit l’instrumental ‘in the crossair’ qui joue sur des tonalités orientales. ‘strange relationship’ nous entraîne alors dans un King Crimson des débuts, un rock progressif avec des fleurs fanées dans les cheveux, sympathique mais très convenu hélas. Du sérieux se présente enfin, avec ce ‘swiming horses’ nettement plus inspiré. Nick se lâche finalement sur sa basse et les claviers se réveillent. Le ton reste, une fois encore, très ancré dans les 70’s. Avec ‘mavo capelo’, finie la subtilité, le monstre sort de sa boite et fait crier ses instruments. Le morceau, construit sur des contrastes, s’amuse avec vous et vous avec lui. ‘father daughter’ finit sur une touche très Steven Wilson, un duo entre Nick et Lila Beggs.
Au niveau de la production, cet album, déjà pas très gâté par la nature, manque de profondeur. Il n’est pas terne, mais dénué de couleur et glacial. Pas de son éclatant, pas de basse profonde et les médiums se révèlent décevantes. Alors oui, nous l’avons reçu en mp3, mais cela ne pardonne pas toutes ces faiblesses. Pour un coup d’essai, le trio ne convainc pas réellement. ‘do nothing till you hear me’ n’écorche ni ne chatouille les oreilles. Au fil des écoutes cependant, l’album prend plus de corps, à condition de l’écouter de bout en bout sans interruption. Alors je suis très partagé, bombe à retardement ou truc insipide ?
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Vidéo :