Titres
Formation en 2013
Nick Beggs [chanteur,bassiste], Roger King [guitariste,clavier], Marco Minnemann [batteur]
The Mute Gods c’est avant tout la réunion d’un trio d’excellents musiciens impliqués dans la sphère progressive et jouant chacun plusieurs instruments : Nick Beggs avec, en particulier, Steven Wilson, Steve Hackett, Lifesigns ; Roger King avec Steve Hackett ; Marco Minneman avec Steve Hackett, The Aristocrats.
Un an après “Do Nothing Till You Hear From Me” qui nous avait un tantinet « dérouté » à Néoprog, force est de constater que le propos, très sombre et pessimiste, reste le même, l’humanité va droit dans le mur. Ne resteront alors sur notre terre que les tardigrades, minuscules invertébrés capable de survivre à des conditions extrêmes. A vrai dire, le tout se veut moralisateur dans une suite de réflexions et d’alertes sur notre société actuelle, l’état de la religion, de la politique, de la biosphère, de l’écologie, le rôle des médias et les tendances autodestructrices de l’homme ; autant de thèmes abordés (trop sur un seul opus ?) qui nous ramènent sur un terrain où chacun d’entre nous, du moins je l’espère, n’a pas attendu ce groupe pour se questionner et éventuellement s’engager.
Après une ouverture symphonique en guise de danse macabre, suit un bloc de trois titres qui sont les plus heavy de l’album : ‘Animal Army’ à l’assise rythmique lourde bizarrement desservi par un chant solo contrastant avec la musique agressive (à moins que ce choix ne soit délibéré !) ; ‘We Can’t Carry On’ rocky en diable, intéressant, bien interprété tant musicalement que vocalement, et ‘Dumbing Of The Stupid’ très années 70, une mise sous pression qui fonctionne bien et se termine par un passage instrumental débridé et déstructuré.
‘Early warning’ qui se charge de ralentir le tonitruant début d’album, est une mélodie gentillette avant un ‘Tardigrates Will Inherit The Earth’ lorgnant sur un pop rock simplissime et kitch que je croyais oublié et qui s’étire en longueur, réservé aux amateurs du genre. Eclectique groupe que The Mute Gods qui poursuit par un très moderne ‘Window Onto To the Sun’, un de mes morceaux préférés, où se succèdent de belles textures musicales entrainantes. Après un court intermède, ‘Lament’ marqué par l’utilisation du Stick Chapman, nouveau changement d’univers musical avec le très prog ‘The singing Fish Of Batticaloa’ où les claviers s’expriment enfin ; une pièce en trois parties avec un passage central très acoustique, conseillé ! Suit un instrumental ‘The Andromeda Strain’, successions de couches musicales qui ont le mérite de confirmer le talent d’instrumentiste du trio. L’album se termine calmement par le très sage ‘Stranger Than Fiction’, une ballade « wilsonienne » douce voire doucereuse, chantée en duo par Nick Beggs et sa fille comme sur le premier album.
Alors quid sur le ressenti général de cet album ? Personnellement j’ai eu du mal à l’appréhender dans son ensemble tant il est éclectique, voire hétéroclite ; si le talent des musiciens n’est pas en cause, le fond, par les thèmes abordés, semble prendre le pas sur la forme et l’architecture musicale ; peut être, en mauvais angliciste comme la majorité des français, ne suis-je pas à même d’en apprécier la profondeur !
A chacun de se faire une idée sur cet empilage d’atmosphères, pour ma part je ne retiendrai qu’une moitié de l’album, les morceaux qui fonctionnent avec mes repères.
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