Titres
Formation en 2003
Vincent Defresne [chanteur,guitariste], Régis Planque [bassiste]
Invités :
David Snappe - guitares
Damien Michel - claviers
Didier Couplet - trompettes
Frankie Passion - chant et choeurs
Emilie Laclais - choeurs
François Drummel - guitares
Laurent Philippart - guitare solo
Stéphane Rannalli - guitare solo
Sandrine Questier - accordéon
Clem Powels - chant
Samuel Defresnes - chant
Il a quatre ans, nous découvrions deux belges, Vincent et Régis, et leur premier album, More Thrill And Never Ending Blssings. Green Violinist faisait à nouveau parler d’eux en 2016 avec un crowdfunding puis la sortie de leur album ReCeive & TranSmit en début d’année 2017.
La peinture reste au coeur de leur musique, comme en témoigne l’oeuvre de l’artiste russe Alexey Karaev, “Leaders And The People”, qui illustre le très beau digipack de ce nouvel album. Deux anges se rejoignent au-dessus d’une cité russe avec ses clochers orthodoxes et une foule rassemblée sur une place. En frise sur fond rouge, des bustes anonymes se glissent entre Staline, Lénine et un militaire cinq étoiles. Juste en dessous, dans une seconde frise sur fond gris, trône un homme politique à la cravate entouré d’anonymes. Communisme contre capitalisme, dirigeants manipulant le peuple ? Qui gouverne notre monde, les militaires et les hommes d’affaire ?
Une autre constante chez Green Violinist est la voix de Vincent qui, en anglais parfois perfectible, délivre des messages engagés sur notre société et notre monde. Entre bruitages, extraits d’interviews et de reportages, bande son de film et poème, la musique de Green Violinist se niche, tantôt acoustique (‘Open Your Eye So That We Might See’, ’See Beyond’), tantôt électro trip hop (‘Cage The Rainbows’, ‘ReCeive & TranSmit’), riche d’instruments, comme la trompette de Didier (‘Mal Adjusted’) ou l’accordéon de Sandrine. Des huits titres de l’album suinte la colère, la violence et la peur, et si vous cherchiez à vous détendre après une journée épuisante, écoutez plutôt le dernier et inconsistant Mike Oldfield. Même si ‘...And You Never Know What Is To Sing In The Blinking Light’ pouvait sembler une gentille ballade bluesy, ses deux dernières minutes devraient vous faire changer d’avis.
On ne peut pas réellement parler d’unité musicale sur ReCeive & TranSmit si ce n’est l’usage quasi systématique d’extraits sonores. Blues rock, trip hop, électro, acoustique, folk, progressif, Green Violinist mélange les genres. Leur musique flirte avec Archive sur le magnifique et effrayant ‘ReCeive & TranSmit’ qui à lui seul justifierait la découverte de l’album. Dix minutes électro progressives entre Vangelis et le collectif britannique où un piano vient semer le trouble avant un déferlement percussif, sur des choeurs qui scandent “Receive and transmit”. L’autre pièce fabuleuse s’intitule ‘Cage The Rainbows’, un titre chanté par Frankie avec la basse de Régis qui résonne sur les motifs électro, suivi d’un texte déclamé en français : “Et je suis comme les chats qui montrent leur anus en partant”. Impossible de passer à côté de l’instrumental ‘Gibraltar's Theme’ qui s’achève sur les propos lucides d’un laissé pour compte : “Une armée d’humour et d’amour”.
Electro trip hop progressif folk acoustique, ReCeive & TranSmit, le second LP de Green Violinist, homogène dans ses idées, se compose de pièces hétérogènes par leur qualité comme leur style. J’ai un peu de mal avec ‘See Beyond’ ou bien ‘...And You Never Know What Is To Sing In The Blinking Light’ qui s’intègrent plus difficilement dans l’album, mais les autres titres compensent amplement ce défaut. Restent des textes très forts et cette volonté de mélanger musique, bandes sonores et témoignages qui donnent une teinte très particulière à ReCeive & TranSmit.
Soundcloud :