Titres
Formation en 1978
Geoff Mann [chanteur], Clive Mitten [bassiste], Brian Devoil [batteur], Andy Revell [guitariste]
Les sorties des enregistrements audio ou vidéo de Twelfth Night mettent parfois très longtemps pour arriver jusqu’à leur public. C’est le cas de leur dernier live, A night to remember, enregistré fin 2012. Il aura fallu attendre sept années pour que celui-ci soit disponible sous deux formats, Blu-ray ou double CD.
Si vous voulez en apprendre plus sur les premières années du groupe, je vous invite à lire ma chronique de l’édition définitive de Fact and Fiction, leur album emblématique.
Après celui-ci et le départ de son chanteur Geoff Mann, Twelfth Night a continué quelques années avec un nouveau chanteur, Andy Sears. Le son du groupe a alors pris un aspect plus new wave et l’échec de leur album XII signé par Virgin sera le chant du signe de Twelfth Night avec le départ d’Andy Sears et de Clive Mitten. Ce dernier s’occupant ensuite d’un studio d’enregistrement, celui-ci va servir en 1988 pour l’enregistrement, par le groupe original avec Geoff Mann, de leur epic ‘The collector’ qui était resté à l’état de démo lors du départ du chanteur. Une nouvelle version de ‘Love song’ sera également enregistrée lors de cette session. Ces deux titres se retrouveront sur une compilation Collector’s item qui paraît en 1991. Geoff Mann décède d’un cancer en février 1993. Le groupe avec Andy Sears va à nouveau se réunir pour enregistrer un morceau ‘Piccadily Square’ qui figurera sur l’album hommage Mannerisms dont les bénéfices iront à la famille de Geoff Mann. Une longue période de totale inactivité va s’en suivre jusqu’en 2007. Andy Sears, alors installé en Espagne, va contacter Clive Mitten en vue de jouer au festival Tiana de Barcelone. Cette initiative aboutira au retour de Brian Devoil et Andy Revell pour une nouvelle existence scénique de Twelfth Night. La formation est alors complétée par le chanteur multi-instrumentiste Mark Spencer. En 2010, Andy Revell, non disponible est remplacé par le guitariste Roy Keyworth accompagné de son compère de Galahad Dean Baker aux claviers. C’est cette formation que l’on retrouve sur le double DVD MMX. En 2012, deux formations différentes tournent. La première sous le nom de Twelfth night avec Andy Sears, Brian Devoil, Roy Keyworth, Dean Baker et Andy Faulkner à la basse. La seconde comprenant les trois membres fondateurs, Revell, Devoil et Mitten se cache parfois sous le nom de Cryptic Clues. Le trio est accompagné de Dean Baker et Mark Spencer au chant. C’est cette dernière formation que l’on retrouve sur la scène du Barbican Theatre de Londres et dont la prestation au mois de décembre 2012 a été enregistrée en audio et en vidéo.
Outre le concert, le blu-ray comprend quelques bonus : Un documentaire sous forme d’interviews des différents participants, une sélection de photos (certaines sont vraiment sublimes), les discours et blagues de Clive Mitten coupés du concert ainsi que le film de douze minutes d’introduction du concert qui retrace en images l’histoire de Twelfth Night.
Le groupe bénéficie d’une grande scène sur laquelle apparaît le dessin des têtes mêlées de la pochette de Fact and fiction dessinée à l’origine par Geoff Mann. Un grand espace vide sépare la scène de la tribune où se trouve le public. Bien que ce choix ait sans doute été décidé pour permettre aux personnes filmant de se déplacer plus facilement, cela coupe la proximité du public avec le groupe
La setlist ne comprend quasiment que des morceaux de l’époque pré Andy Sears, seul l’instrumental ‘C.R.A.B.’ n’en fait pas partie et encore je ne suis pas certain qu’il n’ait pas été composé avant. L’intégralité de Fact and fiction est jouée ainsi quelques titres issus de la période où Twelfth Night était un honnête groupe instrumental selon le terme utilisé par Clive Mitten
La qualité des images est bonne, la mise en scène est assez sobre mais permet de s’attarder sur le jeu d’Andy Revell ou de Clive Mitten principalement sur le plan instrumental. Ce dernier officie non seulement à la basse mais aussi à la guitare acoustique et aux claviers. Mark Spencer qui officie ici au chant est bien évidemment aussi mis en avant lors des parties chantées et notamment lors des théâtraux ‘We are sane’ et ‘Creepshow’ où il joue autant qu’il chante. Bien que souffrant d’une extinction de voix la veille, Mark Spencer s’en tire remarquablement au niveau du chant. Le pauvre Dean Baker est essentiellement confiné à l'arrière-plan avec son grand piano exceptionnellement présent à cette occasion.
Tous les titres sont parfaitement interprétés. La plaisir et la connivence entre les membres est évidente.
Le show se termine en beauté avec l’excellent ‘Sequences’ et ses vingt minutes. A l’origine ce titre était instrumental, composé comme son nom l’indique d’une suite de différentes sections. Une première version chantée a existé lors du passage éphémère d’Electra Mac Leod au chant. C’est ensuite Geoff Mann qui a su coller merveilleusement ses textes pour en faire à la fois une chanson anti-militariste et un hommage aux soldats de la première guerre mondiale. D’ailleurs en 2018, date des cent ans de la fin de celle-ci, le groupe s’était reformé sans Clive Mitten le temps d’enregistrer une version studio. A noter qu’à cette occasion, quelques amis, tels qu’Alan Reed, Stuart Nicholson, Lee Abraham, Simon Godfrey ou Tim Bowness sont venus participer aux chœurs.
La version proposée ici est remarquable. Les musiciens brillent tout le long des différentes sections mais Andy Revell survole le tout avec ses soli variés et plein d’inspiration.
Les rappels démarrent par deux titres assez rock pour lesquels Mark Spencer prend aussi sa guitare électrique. Une troisième s’ajoute même sur l’énergique et très efficace ‘East of eden’, seule chanson que le groupe ait interprétée sur un plateau télé . En effet Roy Keyworth vient jouer en tant qu’invité.
Et puis Andy Revell prend la parole pour annoncer qu’ils vont jouer une chanson pour Geoff, sa chanson, ‘Love song’. Difficile, à l’écoute de cet autre titre emblématique du groupe, de ne pas avoir des frissons. Le double solo magistral d’Andy Revell ajoute encore à la magie de ce titre.
Compilant le meilleur de Twelfth Night, bénéficiant d’une meilleure qualité sonore et visuelle que les autres concerts du groupe disponibles, ce Night to remember porte bien son nom et s’avère indispensable pour les fans de ce groupe et de son univers unique. Il peut aussi servir de porte d’entrée pour les non connaisseurs.