Titres
Formation en 2016
Péché avoué est à moitié pardonné dit-on. J’entretiens quelques amours inavouables, des groupes de metal à chanteuses aux mélodies relativement commerciales. Evanescence et Within Temptation sont du nombre, du metal aux grosses ficelles proposant refrains à chanter sous la douche, des arrangements symphoniques que n’assumerait même pas Offenbach, et quelques grognements pour faire bonne figure.
La chanteuse Victoria K assume pleinement sa proximité avec Kamelot, Evanescence, Nightwish ou Within Temptation. Elle possède une magnifique voix et le coffre qui va bien, s’entoure d’artistes qui connaissent le genre, et le résultat est à la hauteur du travail accompli : un album metal symphonique à chanteuse d’un peu moins d’une quarantaine de minutes qui rappelle furieusement Evanescence.
Pour l’originalité laissez tomber, l’objectif n’est pas là malgré quelques touches orientalisantes assez convenues. Le growl clair de Sheri Vengeance nous vaccine contre la guimauve inhérente au genre, permettant à Essentia de trouver un agréable équilibre.
Dix titres serrés comme des ristretti, oscillant entre trois et cinq minutes, qui tentent de définir la nature même de l’humanité, essayant de démêler la complexité de l'essence et de l'émotion humaine.
Plusieurs morceaux se dotent d’une courte ouverture; harpes (‘Forsaken’), acapela (‘Matrix’), piano classique (‘Shroud of Solitude’), orientale (‘Haunting’), cinématique (‘Freaks’). Lorsque Victoria chante seule, Essentia se rapproche beaucoup de Evanescence (‘Surreal’) et quand le growl de Sheri l’accompagne, les pièces s’apparentent plus à du Nightwish (‘Matrix’). Piano et violons reviennent souvent dans les couplets (‘Mist Filled Sky’, ‘Humanity’) quand les refrains s’écrivent autour d’un metal symphonique tempétueux. Et pour le metal symphonique, régalez-vous avec ‘Freaks’ ou bien ‘Lacuna’.
Sheri Vengeance growle avec Victoria sur trois morceaux de Essentia, ‘Freedom Unchartered’, ‘Forsaken’ et ‘Matrix’, un ajout qui donne un ton metal plus appuyé aux compositions, ne reléguant pas l’album qu’au rang de symphonique à chanteuse. Pour l’orchestration, rien de bien révolutionnaire au programme; ce sont principalement des cordes qui soutiennent la musique avec un peu de harpe, des cloches (‘Lucana’) et des choeurs.
Essentia chatouille les tympans sans les agresser : une voix magnifique, un metal somme toute très accessible avec un peu de growl pour faire bonne figure, et des arrangements on ne peut plus consensuels. L’album vous procurera trente-sept agréables minutes en compagnie de Victoria mais ne figurera pas dans les chefs-d’oeuvre du genre pour autant.