Titres
Virgil Donati [batteur]
Musiciens Invités :
Anton Davidyants, Evan Marien: Basse
Julian Lage, Marco Sfogli, Carl Mörner Ringström, Matteo Mancuso: Guitare
Steve Hunt, Alex Argento, Joe Chindamo : Claviers
Irwin Thomas: Chant, Guitare
Le virtuose australien au CV plus qu'impressionnant nous revient avec son nouvel album solo intitulé Ruination.
Pour mener ce projet à bien, Virgil Donati s'est entouré d'une flopée de musiciens de talent dont cinq guitaristes, deux bassistes et trois claviers, quatre en comptant Virgil lui-même qui n’hésite pas échanger, ici et là, sa batterie pour les touches bicolores d'un synthétiseur.
Malgré le nombre important de musiciens impliqués dans le projet, on a à aucun moment le sentiment d’écouter l'album solo d'un batteur, mais bien d'un véritable groupe.
Les compos laissent de la place à chacun pour s'exprimer et apporter sa couleur aux morceaux sans que quiconque ne prenne le dessus sur les autres.
La musique complexe mais sophistiquée soutenue par une production raffinée mélange intelligemment le rock, la fusion, le jazz rock, le rock progressif ou encore le metal. Pourtant au fil de l’écoute, on en vient à se dire que, bien que l'ensemble soit parfaitement exécuté, on ne s’éloigne que peu des standards du genre que Virgil Donati a, en partie, contribué à instaurer, laissant comme un goût de déjà entendu, du moins sur les morceaux instrumentaux.
La surprise vient plutôt des quatre chansons interprétées par Irwin Thomas, qui évoluait avec Virgil au sein des Southern Sons, groupe de rock/pop qui se plaça, dans les années quatre-vingt dix, en tête des classements australiens avec trois de leurs titres.
'Back to Me', ma préférée, est touchante d’émotion avec son refrain mélancolique à laquelle la voix de Irwin donne une suavité presque soul.
L'entraînant 'Ruination' est un titre à la rythmique funky joué par le chanteur lui-même et sur lequel Chris Clark et André Nieri s'en donnent à cœur joie lors de leurs solos respectifs.
'The Last Night I Live' et 'Time Is A Lie' sont, quant à eux, deux titres plus rock avec une approche pop dans leurs refrains, pas si éloigné de ce que faisaient les Southern Sons, en plus musclé toutefois.
L'ombre d'Allan Holdsworth, ami de longue date de Virgil et décédé il y a deux ans, plane sur cet album et notamment sur les titres 'Castle Bastards' et 'The Quiet Place'.
Ruination ne dépaysera pas les fans de Planet X ou des autres groupes de jazz-rock-fusion auquel le phénoménal batteur (écoutez 'Pinprick', un véritable festival !) a participé. On pense aussi aux plus récents travaux de Greg Howe, puis au détour d'un riff heavy, au groupe de death metal technique Atheist ou encore à Watchtower et son album culte 'Control and Resistance'.
Le nouvel album de Virgil Donati est un excellent album auquel on peut toutefois reprocher un manque « d'originalité » par rapport au reste de la discographie du batteur. Ruination se place au niveau de ses autres productions sans jamais les dépasser.
Si vous êtes fan du genre, ou du musicien, cet album est fait pour vous, sinon, passez votre chemin.